Crédit à la consommation: l'UFC Que Choisir craint une "déflagration d'impayés"

Alors que l'épargne atteint des niveaux record cette année à cause de la crise sanitaire, il semble que les Français ont été plus nombreux que jamais à souscrire à des crédits à la consommation.
Selon l'UFC Que Choisir, "le débit du crédit conso a battu un record vieux de la dernière crise en 2012 (3 milliards d’euros sur le seul mois de juin) notamment alimenté par une approche "pousse-au-crime" des banques et des organismes de crédit.
Mais pour l'association de défense des consommateurs, avec la crise et la montée du chômage, "les crédits conso en défaut pourraient, selon nos estimations, dépasser les 12 milliards d’euros (+40%) en 2021".
L'UFC exhorte donc les acteur du secteur à éviter le pire. "Dans ces conditions, les établissements de crédit ont une responsabilité majeure dans la gestion de ces impayés, afin d’éviter que les emprunteurs ne basculent dans le surendettement. Ils doivent d’urgence leur proposer des solutions pérennes. En effet, les moratoires accordés au printemps sont, pour les deux-tiers, arrivés à échéance en novembre".
Crédits "pourris"
"A cet égard, rappelons que les prêteurs sont autorisés à restructurer les crédits en défaut (allongement du terme, diminution du taux, etc.). Il est donc déplorable de constater que ces outils, qui peuvent contribuer à rétablir durablement un budget et qui pourraient même être profitables aux banques, sont bien trop peu utilisés dans la pratique (30 % des cas en moyenne, et seulement 18 % à la Société générale)" poursuit l'association.
Elle "appelle les législateurs européens à contraindre les banques à proposer une mesure de restructuration dès le deuxième incident de remboursement et, en tout état de cause, avant la cession éventuelle d'un crédit douteux".
L'UFC redoute en outre la nature du plan d'action que doit présenter la Commission européenne "pour purger les bilans des banques de leurs crédits 'pourris'".
"Loin de chercher à remédier aux pratiques de distribution trop risquées ainsi qu'à la mauvaise gestion bancaire des difficultés de remboursement de leurs clients, il entend faciliter leur revente à des sociétés de recouvrement!", dénonce l'UFC-Que Choisir, dont les associations locales "témoignent déjà d'une explosion des plaintes en raison du manque de garde-fous aux pratiques agressives des sociétés de recouvrement".