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Coronavirus: Muriel Pénicaud annonce que "900 entreprises" ont déposé un dossier de chômage partiel

Sur BFMTV, Muriel Pénicaud a rappelé que les entreprises disposent d'outils pour faire face au coronavirus. Pour la ministre du travail, il faut les préserver pour ne pas transformer une crise sanitaire en crise économique.

"Notre stratégie est d'être pragmatique. Il ne faut pas pénaliser la vie économique", a réagi sur BFMTV Muriel Pénicaud, ministre du Travail, après l'annonce de la mise en quarantaine de Venise et Milan. Pour la ministre, le blocage de villes n'est pas envisagé en France.

"On a la chance d'avoir un excellent système de santé qu'on peut adapter au fur et à mesure. On fait du cousu main, du sur-mesure", explique Muriel Pénicaud en rappelant que "des dispositifs économiques existent pour accompagner les entreprises".

La ministre du Travail estime que sa mission est "de préserver l'emploi, le monde économique et social et ne pas paralyser l'économie". Elle dévoile une nouvelle réunion la semaine prochaine avec Bruno Le Maire et les partenaires sociaux.

Le 28 février, avec le ministre de l'Economie, Muriel Pénicaud a annoncé aux entreprises travaillant pour l'État qu'elles ne seront pas pénalisées en cas de retards de livraison. Ils ont aussi annoncé des "possibilités de recours à l'activité partielle" et "l'étalement des charges sociales et fiscales pour les entreprises qui en auront besoin". 

15.000 salariés en chômage technique

Pour l'heure, Muriel Pénicaud réfute aussi tous risques de récession et rappelle que l'impact du coronavirus est sectoriel. "Les activités touchées sont le tourisme, l'événementiel, la restauration, le luxe et le transport". En cas de risques financiers, elle conseille à ces entreprises d'avoir recours au chômage partiel.

Selon la ministre, 900 entreprises ont déjà utilisé cette possibilité, contre 400 il y a seulement quatre jours comme elle l'indiquait jeudi sur BFM Business. "Ça représente 15000 salariés sur 20 millions et un budget de 52 millions d'euros". La situation risque de ne pas permettre d'atteindre l'objectif de 7% du chômage que s'était fixé le gouvernement.

"Il faut préserver l'emploi, mais ce sera plus difficile qu'on ne le pensait il y a deux mois", indique la ministre.

Enfin, concernant la production des médicaments, Muriel Pénicaud regrette la concentration en Asie. "On ne peut pas être dépendant de fournisseurs de médicaments qui se trouvent à l'autre bout du monde. Il faut relocaliser, mais aussi diversifier la production pour avoir plusieurs sources d'approvisionnement. Et cela vaut aussi pour l'industrie", estime la ministre. 

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco