Trois mois après son lancement, Toujust ajuste son modèle

Le 10/07/2023 à 08h19

L'enseigne de hard-discount a décidé de ralentir le rythme d'ouvertures de magasins et de réduire le nombre de références en rayons.

C'est le nouveau venu dans le paysage de la grande distribution. Lancé il y a trois mois avec la promesse de proposer des prix 5 à 10% moins chers que ses concurrents directs, Toujust s'est heurté à quelques difficultés qui le contraignent déjà à revoir sa copie.

Car les récents problèmes d'approvisionnement qui ont touché jusqu'à 60% de l'offre ces derniers mois, ont gelé les ouvertures de magasins. L'entreprise qui tablait initialement sur l'ouverture de 50 points de vente en 2023 en vise désormais une vingtaine.

"La difficulté c'est de donner l'envie aux industriels de nous rejoindre"

"Effectivement, il y a des difficultés. (...) Nous avons décidé de ralentir le développement sur cette année pour consolider nos fournisseurs et l'organisation de nos magasins et faire en sorte que nous équipes puissent suivre également", explique sur BFM Business Fabrice Gerber, fondateur de Toujust.

"Aujourd'hui, on se doit d'avancer doucement parce que certains détracteurs nous montrent du doigt. Notre modèle effraie un peu, c'est quelque chose de nouveau...", a-t-il ajouté. En effet, Toujust compte supprimer autant que possible les intermédiaires et travailler directement avec les producteurs. Pour ce faire, ses fournisseurs sont associés au capital à travers une prise de participation de 25%. 160 d'entre eux ont pour l'heure intégré le réseau.

"On le dit depuis le début, la difficulté c'est de donner l'envie aux industriels de nous rejoindre", a reconnu Fabrice Gerber, avant de rappeler que "leur responsabilité n'est pas engagée" en cas de difficultés financières "car ils sont dans une structure juridique bien à part".

Moins de références

Au-delà du ralentissement du rythme des ouvertures, Toujust a commencé à revoir son organisation: "On a déjà changé beaucoup de choses puisqu'on a revu l'espace de trois mois toute l'implantation du magasin", souligne Fabrice Gerber. "On a réduit le nombre de référence. On a commencé avec 11.000 références", contre 2500 à 4000 chez ses concurrents directs Aldi et Lidl.

"On s'est rendu compte que c'était beaucoup trop parce que le client s'y perdait, on n'arrivait pas à démontrer qu'on était vraiment moins cher sur les produits les plus consommés", précise-t-il.