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Marathon de Paris: faut-il débourser beaucoup pour courir plus vite?

Cette année, 60.000 personnes se sont inscrites pour participer au marathon de Paris

Cette année, 60.000 personnes se sont inscrites pour participer au marathon de Paris - Eric Feferberg - AFP

Pour faire de la course à pied, peut-on se contenter d'une paire de chaussures? Oui en théorie, mais en pratique les "runners" dépensent en moyenne 500 euros par an dans leur équipement.

Que faut-il pour courir? De la volonté, c'est certain, mais pas seulement. Il faut aussi dépenser un peu d'argent pour s'équiper. Voire beaucoup.

"Quand je me suis mis à courir, j'ai seulement acheté une paire de sneakers, mais rapidement, je me suis rendu compte que l'équipement nécessaire ne se limite pas à cela et au fur et à mesure des entraînements, la facture augmente", nous a confié un coureur de la rédaction de BFM, qui se prépare depuis des mois pour le marathon de Paris. 

Tout cela a évidemment un prix. Un équipement haut de gamme coûte plus de 200 euros. Le prix d'une paire de chaussures de marques (Asics ou Nike, entre autres) peut atteindre 200 à 250 euros. Il y a aussi les accessoires: un camel bag pour s'hydrater, une ceinture à poche pour transporter des coupe-faim, un coupe-vent et une montre chrono plus ou moins sophistiquée. Comptez aussi les gels nutritifs, les crèmes décontractantes et les inscriptions pour les courses. Le dossard du marathon de Paris coûte environ 90 euros. Celui du marathon de New York est à près de 500 euros.

Un marché d'un milliard d’euros

Virgile Caillet, délégué général de l'Union Sport et Cycle, estime à environ 500 euros, l'équipement moyen d'un coureur à pied. "Contrairement à son image de sport très simple, la course à pied a un panier moyen assez élevé", a indiqué ce spécialiste à l'AFP. Selon l'USC, le marché français du running représentait 720 millions d’euros en 2018 si l'on ne compte que les chaussures et les textiles (haut, bas, chaussettes). Avec les à-côtés, ce business représente plus d’un milliard d’euros en France.

Sur cette activité, le leader français est Decathlon dont la part de marché se situe en 35 et 40%. Et l'enseigne veut casser l'image des sports onéreux. Le distributeur a créé une marque afin de faire baisser le ticket d'entrée de la course à pied.

"Certains coureurs ne jurent que pas des grandes marques, mais leurs tarifs ne sont pas à la portée de tous", fait remarquer Jérôme Lacoste, responsable de Kalenji, la marque Running de Décathlon. "La tenue complète que nous proposons est autour de 120 euros, sans les accessoires et les consommables". 

"Plus on court, plus on dépense"

Mais beaucoup se posent encore la question de savoir s'il est vraiment nécessaire de s'équiper de vêtements techniques. Sont-ils vraiment nécessaires pour courir vite et bien?

"Ils sont indispensables", estime Charlotte Halgrain, responsable France pour le fabricant Uyn, une nouvelle marque qui tente de se faire une place dans l'industrie du running avec équipements textiles innovants. "Les tissus techniques offrent surtout une thermorégulation nécessaire qui, s'il fait très chaud, posent des risques pour la santé des coureurs en ne permettant plus au corps de respirer", alerte cette marathonienne. Une tenue Uyn (haut, bas et chaussettes) approche les 200 euros, sans chaussures ni accessoires.

"Tout dépend de sa pratique, de l'endroit et de la saison", estime Carole, un traileuse qui participe à plusieurs courses par an. Venue pour le marathon de Paris, elle a récemment participé à un rallye de plusieurs jours en Asie et voudrait tenter le marathon de New York en novembre prochain.

"Dans des endroits chauds et humides, on ne va pas s'équiper pareil qu'en Europe au printemps ou aux Etats-Unis en automne", note cette sportive qui s'équipe en piochant dans toutes les marques selon ses envies et ses moyens. "Plus on court, plus on dépense et la concurrence permet désormais d'avoir des équipements de bonnes qualités même à petit prix, mais pour finir un marathon, il faudra d'abord avoir du mental et de l'entraînement". 

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco