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Les négociations commerciales entre distributeurs et industriels patinent

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Invité sur BFM Business, Jean-Philippe André, le patron de l'Ania, a déploré que les négociations commerciales entamées mi-mars à cause de la guerre en Ukraine ne soient toujours pas terminées.

Distributeurs et industriels ont lancé mi-mars de nouvelles négociations commerciales destinées à protéger la rémunération des agriculteurs, affectés par une hausse de leurs coûts de production liée au conflit en Ukraine.

Mais près de cinq mois plus tard, les relations entre les différents acteurs se sont tendues. Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania), a témoigné de ces difficultés sur le plateau de BFM Business.

"Nous faisons régulièrement des sondages pour savoir où l'on en est. Aujourd'hui, 44% des entreprises adhérentes de l'Ania, à savoir un panel de 16.000 entreprises, n'ont pas encore conclu d'accord avec l'ensemble de leurs clients. C'est un échantillon représentatif", a-t-il affirmé.

Avec parmi ces 15.000 entreprises, des géants industriels comme Coca-Cola, Danone, Mars, Nestlé ou encore Lactalis.

Pour l'heure, certains distributeurs et industriels n'arrivent pas à s'entendre sur la hausse des prix à pratiquer. Intermarché a ainsi décidé de se passer de plusieurs marques en raison de "hausses de prix à deux chiffres non justifiées". Parmi les produits concernés, on retrouve Evian, Badoit et Volvic (Danone Eaux) ainsi que les boissons Old Nick ou encore Negrita (groupe Bardinet) au rayon spiritueux, rapportait la semaine dernière le site spécialisé Rayon boissons.

Vers de nouvelles négociations pour répercuter la hausse des prix de l'énergie?

Pour ne rien arranger, la situation s'est encore compliquée ces derniers mois avec de graves épisodes de sécheresse et d'intempéries, et la flambée des prix de l'énergie.

"Pendant ce temps, les négociations [de mars] continuent. On doit s'étonner, dans un pays comme la France, qu'au mois de septembre, les négociations entamées à cause de la guerre en Ukraine ne soient pas finies", a regretté Jean-Philippe André, également président du directoire de Haribo France.

"Je n'ose même pas imaginer comment nous allons discuter le phénomène de la hausse des prix de l'énergie", s'est-il inquiété.
Pauline Dumonteil