Airbus songe à lancer une version cargo de son A350

Deutsche Bahn avait attaqué les compagnies aériennes, s'estimant lésée par leurs pratiques sur le fret aérien. - Olivier Laban-Mattei - AFP
Contrairement au trafic passager qui s'est écroulé de 66% l'an passé, le trafic de marchandises a clairement limité la casse. Selon les chiffres de la IATA, la "tonne kilomètre de chargement" (l'indicateur clé de ce marché) n'a reculé que de 10,6% en 2020.
S'il s'agit de la baisse annuelle la plus importante de ce segment depuis qu'il est mesuré (1990), pour les compagnies et les avionneurs, le fret constitue bel et bien une bouée de sauvetage.
D'ailleurs, selon Reuters qui s'appuie sur plusieurs sources proches du dossier, Airbus est en discussions avec des clients potentiels en vue du lancement éventuel d'une version cargo de son modèle A350.
La demande est là
"Le nouveau modèle serait la première version dédiée au fret de la dernière génération d'avions en fibres de carbone du constructeur européen et il permettrait de stabiliser la production de gros porteurs, ébranlée depuis un an par la crise du coronavirus", explique l'agence de presse.
L'avionneur européen doit d'abord sonder les cibles potentielles de cet avion afin de valider la pertinence de ce projet. "Nous étudions toujours des développements de produits mais nous ne faisons pas de commentaire sur des programmes spécifiques", a déclaré un porte-parole d'Airbus.
Mais selon la IATA, la demande existe bien. En temps normal, la moitié du transport aérien de fret est assurée par des avions de transport de passagers mais la chute du trafic passagers provoquée par la pandémie a changé la donne renforçant la part des avions cargo et conduisant des compagnies à reconfigurer une partie de leur flotte.
"Le fret aérien survit à la crise mieux que le côté passagers de l’industrie. Pour plusieurs compagnies aériennes, le fret aérien est devenu en 2020 une source essentielle de revenus, malgré la faiblesse de la demande. Mais avec l’immobilisation de la flotte d’appareils de passagers, il demeure très difficile de satisfaire la demande sans capacité de soute", confirme Alexandre de Juniac, directeur général de l'association du transport aérien international.
D'autant plus que "la composante des nouvelles commandes d’exportations de l’indice des directeurs des achats (PMI) est en territoire de croissance tant dans les marchés développés que dans les marchés émergents. Et la production industrielle mondiale se rétablit également", ajoute l'association.