"Pas de simples curiosités technologiques": Eric Ciotti se prononce en faveur du bitcoin et s'oppose au rachat d'une pépite française par des Américains

Le président du groupe parlementaire UDR Éric Ciotti lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. - GEOFFROY VAN DER HASSELT
Depuis plusieurs mois, les bitcoiners français sont à la peine. Mi-août, le géant américain du minage de bitcoin Mara a annoncé son intention de prendre le contrôle d'Exaion, une startup d'EDF. Si l'électricien français va céder 64% du capital pour 168 millions de dollars tout en restant actionnaire minoritaire, la transaction doit encore recevoir le feu vert du Trésor français d'ici début novembre.
Fondée en 2020, Exaion est spécialisée dans le calcul haute performance et le "cloud" souverain. En 2024, la startup a obtenu l'agrément PSAN (pour prestataire de service sur actif numérique) de l'AMF, lui permettant de proposer des services cryptos. Exaion permet de prolonger la vie des supercalculateurs qu’EDF renouvelle tous les trois ans pour gérer ses centrales. Elle utilise l'électricité excédentaire pour fournir de la puissance de calcul nécessaire pour le minage de bitcoin ou l'IA.
Exaion "ne doit pas devenir américain", a clamé le président de l'Union des droites pour la République (UDR) Eric Ciotti, dans une tribune publiée samedi 27 septembre dans le JDD. "Laisser partir Exaion, c’est transférer à l’étranger le contrôle d’infrastructures capables d’influer sur notre équilibre énergétique et d’héberger des calculs stratégiques", indique le patron de l'UDR.
"Le calcul haute performance et le minage de Bitcoin ne sont pas de simples curiosités technologiques: ce sont des activités utiles, créatrices de valeur et d’innovation", selon Eric Ciotti.
Le député évoque aussi un enjeu de souveraineté monétaire. "Valoriser nos excédents électriques par le calcul et le minage, c’est transformer une ressource abondante – l’énergie – en une ressource rare et liquide: de la puissance de calcul, du Bitcoin", pointe-t-il.
"Si nous laissons cette richesse filer à l’étranger, nous perdrons un atout dans la recomposition monétaire qui s’annonce", considère l'élu.
En juillet, 4 députés de l'UDR (et 72 députés RN) ont déposé une proposition de loi autorisant "à titre expérimental" pour une durée de 5 ans l’utilisation des surplus électriques pour miner du bitcoin. Pour rappel, alors que 70% de l'électricité en France provient du nucléaire, l'essor d'énergies intermittentes (notamment le solaire et l'éolien) entraîne des "surplus" d'électricité contraignant les producteurs d'électricité à "vendre à perte". En plus des deux partis d'extrême droite, le Rassemblement national et Reconquête, l'UDR est le troisième parti politique français à se positionner en faveur des cryptos, notamment du bitcoin.