Marine Le Pen se prononce en faveur du minage de bitcoin en France

Marine Le Pen, lors d'une session consacrée à l'Ukraine et à la sécurité en Europe à l'Assemblée nationale, à Paris, le 3 mars 2025. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Marine Le Pen affiche son soutien au bitcoin. Mardi 11 mars, la présidente du Rassemblement National (RN) en visite à la centrale nucléaire de Flammanville a indiqué vouloir exploiter les surplus de production des centrales nucléaires françaises pour miner du bitcoin.
"Notre parc nucléaire ne tourne en moyenne qu'à 70% de sa puissance. L'objectif sera de faire fonctionner nos réacteurs au maximum de leur potentiel dans la limite qu'imposent les règles de sécurité", a expliqué Marine Le Pen dans une conférence de presse. Parmi les nombreux usages "sous-exploités", Marine Le Pen a évoqué le minage de cryptomonnaies permettant de "constituer des réserves stratégiques pour EDF qui aideront à financer la maintenance et la rénovation des réacteurs".
Depuis l'élection du pro-bitcoin Donald Trump aux Etats-Unis, Marine Le Pen a changé de ton à l'égard du bitcoin. En 2017, cette dernière s'était prononcée en faveur de l'interdiction du bitcoin, le considérant comme dangereux. Lors de l'élection présidentielle française de 2022, elle ne souhaitait plus l'interdire mais le réguler.
Le Rassemblement National n'est pas le premier parti français à soutenir le minage de bitcoin. Il y a quelques mois, la députée européenne Sarah Knafo, membre du parti français Reconquête d'Eric Zemmour, s'est prononcée en faveur de la création de réserves stratégiques de bitcoins en Europe et de l'industrie du minage.
"Réindustrialisation"
La proposition de Marine Le Pen s'inscrit dans un contexte où le bitcoin commence à prendre une place de plus en plus importante dans la sphère publique. Il y a quelques jours, François Hollande a rencontré des bitcoiners membres de l'Institut National du Bitcoin (INbi), fraichement créé.
L'une de ses grandes missions sera d'excercer une influence pour favoriser le minage de bitcoin en France, sur la base des surplus d'électricité.
"En France, le parc nucléaire est contraint de réduire sa production électrique d’un volume équivalent à plus de deux fois la consommation annuelle de la Suisse", souligne Louis Alexandre de Froissard, président de Montaigne Énergie et membre de l'INBi.
L’INBi "propose d’exploiter ce surplus pour le minage de Bitcoin, permettant à EDF de diminuer ses coûts et de faire baisser le prix de l’électricité, favorisant ainsi la réindustrialisation du pays", explique-t-il.
L'Institut national de Bitcoin est soutenue par de nombreux investisseurs français, dont Éric Larchevêque, entrepreneur et cofondateur de la licorne Ledger. Plusieurs bitcoiners font partie de l'aventure, dont Jacques Favier, auteur spécialisé sur le bitcoin.