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Les voitures électriques coûteront-elles moins cher que les thermiques dès 2025?

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Voitures et utilitaires électriques pourraient coûter moins cher que les thermiques dès 2025 et représenter 100% des ventes de véhicules neufs dans l'UE d'ici 2035, selon une étude de l'ONG Transport & Environnement.

Le prix reste le principal frein à l'essor des voitures électriques. Mais les choses pourraient changer plus rapidement qu'on ne le pense. Selon une étude de l'ONG Transport & Environnement réalisée par Bloomberg New Energy Finance (BNEF) dévoilée ce lundi, la baisse des prix est en marche. Elle pourrait démarrer dès 2025 avec les utilitaires légers, puis en 2026 sur les grosses berlines(segment C et Dà et les SUV puis enfin, en 2027 sur les petites voitures.

D’ici six ans, une voiture électrique sera moins chère qu’une voiture thermique pour tous les nouveaux acheteurs, familles et professionnels", affirme Diane Strauss, directrice de T&E en France.
La baisse du coût des batteries et la mise en place de chaînes de production dédiées aux véhicules électriques les rendront moins chers à l’achat même avant subventions, selon l'étude de l'ONG T&E
La baisse du coût des batteries et la mise en place de chaînes de production dédiées aux véhicules électriques les rendront moins chers à l’achat même avant subventions, selon l'étude de l'ONG T&E © T&E

Cette prédiction repose sur la hausse de la production des véhicules et des batteries qui permettront aux industriels de baisser les prix. L'étude de T&E estime que le tarif hors taxes des berlines électriques sera divisé par deux dans seulement 5 ans, passant de 40.000 euros en 2020 à 20.000 euros en 2026.

"Il faut maintenant s’assurer que les constructeurs s’engagent dans cette transition en renforçant les normes de CO2 européennes", précise Diane Strauss.

La transition serait même déjà en route, selon Eric Kirstetter, associé chez Roland Berger. "Un certain nombre de promesses sont déjà faites: Tesla a annoncé un véhicule à 24.000 dollars en 2024, Renault vient de mettre sur le marché sa Spring à 17.000 euros, il est donc possible d’avoir des prix compétitifs", précise ce spécialiste du secteur ce midi dans 60 minutes Business sur BFM Business.

Quatre leviers pour faire baisser les coûts de fabrication

"Il y a quatre leviers [pour réduire les prix, ndlr]. Les constructeurs vont d’abord améliorer leurs systèmes de production pour arriver à quelque chose de plus industriel. Ils vont travailler sur la technologie du véhicule électrique, ils vont travailler sur l’expérience utilisateur et le coût d’utilisation du véhicule tout au long de sa vie et enfin ils vont transformer la fin de vie des batteries en opportunités", poursuit Eric Kirstetter.

"Du point de vue industriel, ils vont standardiser les systèmes à fabriquer, faire donc plus de volume et industrialiser la manière de faire, avec des chaînes de production dédiées aux véhicules électriques, en progressant sur le système de fabrication et ils vont s’intégrer verticalement sur de plus nombreuses pièces qu’aujourd’hui, puisque cela va devenir une activité plus importante en proportion par rapport à ce qu’il faisait avant", résume le consultant.

La fin du thermique en 2040

Avec la baisse des prix, la bascule du parc automobile du thermique vers l'électrique pourraient ainsi concrétiser en moins d'une vingtaine d'années.

Le marché automobile se dirige naturellement vers une fin de vente des voitures thermiques en 2040. Il est possible d’avancer la date de fin de vente de la France à 2035 avec un soutien politique adéquate: le maintien du bonus-malus et le renforcement des efforts d’installation de bornes de recharge", indique Diane Strauss.

Selon T&E, la Commission européenne doit fixer en juin la date de fin des ventes de véhicules neufs thermique avec le "renforcement des objectifs en matière de CO2". Le mois dernier, 27 grandes entreprises, dont Ikea, Volvo et Uber, ont appelé les législateurs européens à fixer cette date à 2035. T&E évoque un sondage YouGov dans lequel 63% de la population urbaine européenne réclame une interdiction à partir de 2030.

Pour y parvenir, T&E compte sur le législateur européen pour renforcer les normes de CO2 des véhicules. "Si on les laisse au seul soin du marché, sans politique supplémentaire forte, les voitures à batterie électrique n’atteindront que 85% de part de marché, et les utilitaires électriques seulement 83% en UE d’ici 2035 – ne permettant ainsi pas à l’Europe d’atteindre son objectif de décarbonation d’ici 2050", indique le rapport de T&E.
Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco