Guerre des prix des VTC: Heetch revendique être le moins cher face à Uber et Bolt

Heetch a dévoilé un comparateur de prix des VTC en Île-de-France qui la place comme le service le plus abordable face à Uber et Bolt. Mais cette guerre des prix est loin de profiter aux chauffeurs.

"Aujourd'hui Heetch est moins cher que Uber de 32%": c'est ce qu'on peut lire en allant sur le site levtclemoinscher.com, mis en ligne ce mardi 22 avril. Un comparateur de prix lancé par cette plateforme française fondée en 2013.

Une campagne de communication qu'on a plus l'habitude de voir du côté de la grande distribution et qui permet à Heetch de mettre en avant ses tarifs plus abordables en Île-de-France.

"Nous avons sélectionné 30 trajets variés en Île-de-France (détails des relevés de prix, classés par date décroissante), incluant des courses courtes et longues, aussi bien dans Paris intramuros qu'en banlieue", résume Heetch dans la partie "méthodologie" de son comparateur.

Jusqu'à 40% de différence

Sur l'ensemble des trajets testés, une course coûte en moyenne 15 euros chez Heetch, 18,90 euros chez Bolt et 22,10 euros chez Uber, présente le tableau sur la page principale du comparateur. On peut ensuite filtrer pour n'avoir que les trajets dans Paris intramuros, entre Paris et la banlieue et inversement, ou encore entre deux villes de banlieue. La distinction est aussi possible entre des trajets réalisés en semaine ou le week-end et à différents moments de la journée.

En jouant sur ces différents critères, la différence de prix peut atteindre 40% lorsque nous avons consulté le site ce jeudi 24 avril: sur un trajet dans Paris, en semaine et entre 6h et 12h: 10 euros chez Heetch contre 16,60 euros chez Uber.

“Heetch est le VTC le moins cher. Et ce n’est pas un tour de passe-passe: c’est le résultat d’un choix clair. Grâce à une structure de coûts optimisée, on peut proposer les prix les plus bas aux passagers tout en gardant la commission la plus basse pour les chauffeurs. C’est ça, un modèle plus juste”, explique Simon Dabadie, directeur général Europe chez Heetch, cité dans un communiqué.

Si l'étude se concentre sur l'Îe-de-France, Heetch est aussi présent à Lille, Lyon, Nice, Bordeaux, Marseille, Strasbourg, Nantes, Toulouse et Montpellier. Hors de France, l'application est aussi disponible à Bruxelles (Belgique), Casablanca, Marrakech, Rabat (Maroc), Alger (Algérie) et Luanda (Angola).

Une guerre des prix qui pénalise les chauffeurs

Heetch insiste sur un taux de commission plus faible que chez ses concurrents, à 18% actuellement contre 23% à 25% chez Bolt et Uber, précise Simon Abadie à France 3 Régions.

Or, cette politique ne semble pas profiter directement aux chauffeurs. "Heetch enregistre une baisse continue de son revenu horaire brut" entre 2021 (40,86 euros par heure) et 2024 (27,39 euros par heure), soit une baisse de près de 33%, peut-on lire dans le dernier rapport de l'Autorité des plateformes d'emploi (ARPE) publié la semaine dernière.

Sur la même période, ce revenu horaire brut a progressé de 6,7% chez Uber, de 46,20 euros par heure à 49,30 euros, et de 1,5% chez Bolt, de 43,97 euros par heure à 44,61 euros, d'après le même document.

Même avec une commission plus élevée chez Uber, le prix de la course plus cher garantit finalement un revenu plus important pour le chauffeur. Si on reprend le comparateur de Heetch, sur la course moyenne à 15 euros, le chauffeur recevrait 12,30 euros. Chez Uber, le tarif de 22,10 euros sur cette même course moyenne en Île-de-France lui rapporte 16,57 euros.

Une guerre des prix plutôt favorable aux clients, mais qui pénaliserait donc les chauffeurs: "En continuant ce genre de politiques agressives, on habitue le consommateur à payer moins cher. Comment compte-t-on rémunérer les chauffeurs en allant dans ce sens?, réagit Fabian Tosolini, délégué national en charge des travailleurs des plateformes chez Union-Indépendants, interrogé par France 3.

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto