Google pourrait bientôt bloquer les bloqueurs de publicités

- - Tobias SCHWARZ AFP
“Fabriquer un meilleur Internet”. C’est la promesse de Google, qui s’attaque depuis plusieurs mois aux publicités jugées trop intrusives sur le Web. Après avoir déployé un bloqueur de publicités dans son navigateur Chrome, l’entreprise américaine semble s’attaquer aux bloqueurs de publicités concurrents.
Comme le rapporte le site britannique The Register, les ingénieurs de Google ont proposé des modifications au code servant de base à Chrome, son navigateur maison, utilisé par près des deux tiers des internautes dans le monde. Elles ont pour but de limiter l’action de certaines extensions de Chrome (des programmes gratuits qui peuvent se greffer au navigateur).
Adblock Plus, l’exception… payée par Google
Parmi leurs cibles, les extensions pouvant bloquer une partie de ce qui s’affiche, comme les annonces commerciales. Pour fonctionner, les bloqueurs de publicités ont un accès étendu aux différentes actions de l’internaute. Officiellement pour des raisons de sécurité, les ingénieurs de Google souhaitent réduire la portée de cet accès. Alors qu’elles pouvaient directement annuler l’affichage des publicités au moment du chargement d’une page Web, ces extensions pourraient être contraintes de passer par un “filtre” mis en place par Google. Cela aurait pour conséquence de bloquer le fonctionnement de certaines extensions populaires, comme uBlock Origin.
Malgré ces évolutions - qui ne sont pas encore actées, Adblock Plus, le bloqueur de publicités le plus populaire dans le monde, ne serait pas impacté par ces nouvelles restrictions, en raison d’un mécanisme de filtrage plus souple. Une exception qui ne ravira pas forcément les plus hostiles à la publicité en ligne. En 2015, le Financial Times rapportait que plusieurs grandes entreprises, dont Google, avaient rémunéré Adblock Plus pour que leurs publicités passent à travers les mailles du filet.
Pour Google, principale régie publicitaire du Web, la bonne visibilité de ses publicités en ligne est une question de survie. Sur le deuxième trimestre 2018, ses revenus publicitaires ont grimpé à plus de 28 milliards de dollars (près de 25 milliards d’euros), sur un chiffre d’affaires de 32,66 milliards de dollars (près de 29 milliards d’euros). Soit 86% du total. En mettant de côté les bloqueurs de publicités qui refusent de faire une exception pour les siennes, Google éloigne un ennemi majeur de son modèle économique.