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Présidentielle américaine: des centaines de "bots" prorusses s'attaquent à Kamala Harris sur X (Twitter)

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Des centaines de "bots" prorusses diffusent des fausses informations sur X, ex-Twitter, concernant la candidate démocrate, Kamala Harris. La majorité d'entre eux sont actifs depuis plusieurs années.

Ils sont des centaines. Selon une étude de l'organisation American Sunlight Project (ASP), des centaines de "bots" prorusses diffusent des fausses informations sur la candidate démocrate à l'élection présidentielle américaine, Kamala Harris, sur X, ex-Twitter. Elon Musk, le patron de la plateforme, avait pourtant promis de se débarrasser de ces comptes alimentés par des programmes informatiques.

Des bots actifs depuis plusieurs années

Dans cette étude, l'ASP qualifie ces comptes "d'agents dormants" puisque la plupart sont actifs depuis plusieurs années et ont échappé à la modération de la plateforme, rachetée en 2022 par le milliardaire Elon Musk, soutien majeur de l'ancien président et candidat républicain Donald Trump.

ASP a analysé plus de 1.200 comptes dont le profil et l'activité - plus de 100 millions de publications entre leur création et juillet 2024 - ont permis de les associer à des "bots". Ces comptes diffusent massivement de la propagande favorable au Kremlin, des contenus soutenant Donald Trump et de fausses informations concernant sa rivale démocrate et les élections.

Selon certains tweets, la candidate aurait admis qu'elle serait une "marionnette" à la merci du président ukrainien Volodymyr Zelensky si elle était élue. D'autres partagent massivement des messages mensongers d'Elon Musk, qui a affirmé que les démocrates ont fait venir des migrants "illégaux" aux Etats-Unis pour manipuler le résultat de la prochaine présidentielle. Ces tweets sont disséminés parmi d'autres sur le sport ou les cryptomonnaies pour mieux "déguiser leurs objectifs".

"Nous n'étions pas surpris"

"Nous n'étions pas surpris de trouver un autre réseau de bots prorusses mais choqués d'apprendre que certains des comptes de ce réseau d'agents dormants sont actifs depuis plus de dix ans", a déclaré à l'AFP la cofondatrice d'ASP Nina Jankowicz.

Ancienne directrice exécutive d'une commission officielle sur la désinformation, depuis supprimée, elle appelle X à dissoudre ce réseau. ASP n'a toutefois pas été en mesure de déterminer quelle était l'entité à la manoeuvre derrière ces comptes prorusses.

Selon des chercheurs, les "bots" sont des instruments clés dans la stratégie du Kremlin pour diffuser des fausses informations à l'étranger. L'accès, désormais payant, à certaines données sur les posts sur X, qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP, a empêché les chercheurs d'en déterminer la portée exacte.

Avant de racheter X, Elon Musk avait promis "de vaincre les bots ou de mourir en essayant". Il a finalement réduit les équipes dédiées à la modération. "Malgré les objectifs affichés d'Elon Musk pour se débarrasser des bots, ils existent toujours sur X, même quand les réseaux sont probablement affiliés à des Etats", dénonce Nina Jankowicz.

S. F. avec AFP