"99% de chances que Musk ait menti": les spécialistes doutent de la "cyberattaque" qui a touché X pendant l'interview de Trump

Elon Musk a affirmé ce lundi 12 août que son interview avec Donald Trump sur X avait été victime d'une attaque DDOS "massive". Plusieurs sources affirment le contraire.

"Une cyberattaque massive". L'interview de Donald Trump, candidat à la présidence des États-Unis, par Elon Musk, propriétaire du réseau social X (ex-Twitter), devait avoir lieu en direct sur la plateforme à 2 heures ce mardi 13 août, heure de Paris. Mais elle a débuté avec plus de 40 minutes de retard.

Sur X, le milliardaire a évoqué "une attaque DDOS massive", dite de déni de service, destinée à inonder les serveurs de l'entreprise avec de multiples requêtes pour saturer les serveurs et provoquer une panne.

"99% de chances que Musk ait menti"

"Cette attaque massive illustre l'opposition de beaucoup de gens à entendre simplement ce que le président Trump a à dire", a affirmé Elon Musk au moment du début de l'échange, qui a duré deux heures.

Pourtant, selon les observations de The Verge, la plateforme semblait fonctionner normalement au moment des faits. Un salarié de X a confirmé au média américain qu'il n'y avait "pas eu d'attaque par déni de service". Un autre employé a déclaré qu'il y avait "99%" de chances qu'Elon Musk "ait menti à propos d'une attaque".

Selon un expert en attaques DDOS volumétriques interrogé par NBC News, "une analyse du trafic internet ne montre aucun signe d'une attaque ayant visé X. La plateforme semblait par ailleurs fonctionner normalement".

De son côté, le directeur de Netblocks Alp Toker, une entreprise qui surveille le trafic Internet, a souligné sur X "qu'il était impossible de différencier un serveur surchargé d'une attaque DDOS."

"Waouh, une attaque DDoS si avancée qu'elle est en quelque sorte capable de cibler un Space spécifique de Twitter tout en laissant le reste de la plateforme complètement intacte" s'amuse un autre internaute.

Des problèmes techniques récurrents

Malgré les avis des experts en cybersécurité, Elon Musk n'en démord pas. Sur le réseau social, le milliardaire a confirmé qu'il y avait "100% de chance qu'il s'agisse d'une attaque DDOS".

"Nous avons également commis quelques erreurs. Mais les équipes de X ont fait du bon travail en repoussant les attaques et en corrigeant nos erreurs. Tout est bien qui finit bien", positive-t-il.

Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'une interview tourne au fiasco sur la plateforme. En mai 2023, l'échange organisé entre Elon Musk et Ron DeSantis pour annoncer la candidature du gouverneur de Floride à l'élection présidentielle de 2023 sur X avait souffert de nombreux problèmes techniques. La conversation avait été interrompue à plusieurs reprises avant d'être finalement relancée une trentaine de minutes plus tard. A l'époque, Elon Musk avait attribué ces difficultés à des serveurs surchargés.

Rien d'étonnant puisque les équipes chargées de la stabilité technique du réseau social ont été atrophiées par Elon Musk. De nombreux départs ou licenciements ont notamment été signalés chez les équipes du centre de commande chargées de surveiller le site, chez les développeurs chargés de maintenir les interfaces de programmation à destination des développeurs tiers ou parmi les employés chargés de développer et de maintenir les outils utilisés par les ingénieurs de la société.

Autant de personnes responsables de fonctions essentielles à la stabilité du site, dans les emplois sont restés inoccupés. X a d'ailleurs connu plusieurs pannes majeures depuis le rachat d'Elon Musk.

Salomé Ferraris