Trionda, découvrez le ballon connecté de la Coupe du monde 2026 qui veut diminuer la pression sur les arbitres

Trois vagues colorées pour mieux venir symboliser l'effervescence et les olas qui vont submerger les stades d'Amérique du Nord en juin prochain, et une dose de tech pour s'ancrer dans la modernité. Trionda, le ballon officiel de la Coupe du monde 2026, a été présenté, jeudi à New York. "Le plus avancé jamais conçu", assure son fabricant Adidas qui, sur la lancée de sa première tentative en 2022 au Qatar, a remis une dose de technologie à l'intérieur de la sphère qui occupera toutes les attentions.
"Mais ça ne change pas le feeling ou les capacités pour autant," assure Hannes Schaefke, directeur Sports Concepts et Innovation Football chez Adidas. Il est l'un des hommes derrière ce ballon connecté qui roulera et rebondira sur les pelouses américaines, canadiennes et mexicaines durant la compétition. Trois pays organisateurs représentés sur ce Trionda qui leur rend hommage, avec un motif chacun en prime: l'étoile et le bleu pour les États-Unis, le rouge et la feuille d'érable pour le Canada, le vert et les Aigles pour le Mexique.

Un capteur invisible pour les joueurs
Et sous ce design original - fini les surfaces hexagonales pour faire la rondeur, bienvenue aux formats en triple bras qui s'entrecroisent pour mieux envelopper le ballon -, on trouve donc une multitude de capteurs (gyroscope, accéléromètre, orientation, impact, etc.) au sein d'un module nommé IU (Unité de mesure inertielle).
Celui-ci est positionné à l'opposé de la valve, dans le ballon. Il va enregistrer chacun de ses mouvements (position, accélération, vitesse de rotation, etc.) et transmettre les données en temps réel au système d'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR). Car ce capteur est avant tout pensé pour aider les arbitres et améliorer l’expérience du jeu.
"L’idée est de soulager la pression qui pèse sur les arbitres. Ils doivent prendre les bonnes décisions rapidement, dans un jeu qui évolue sans cesse," explique Hannes Schaefke. "Nous voulions leur donner un outil technologique qui les soulage un peu."
Trionda n'est donc pas là pour vous aider à savoir combien de kilomètres a parcouru Ousmana Dembélé durant le match, combien de ballons a touché Lamine Yamal ou si Gianluigi Donnarumma a réussi autant de parades qu'au match précédent. Il va détecter les contacts individuels, notamment ceux qui sont difficiles à percevoir comme une main, qui n'est pas celle d'un gardien, au moment où le ballon a quitté le pied d'un joueur sur une frappe ou une passe. Cela va beaucoup aider sur les phases de hors-jeu. C'est la puce contenu dans le ballon qui va le signaler à un arbitre qui n'aurait pu ne pas le voir. Tout comme elle pourra mieux se repérer dans l'espace et notifier un franchissement de ligne de but.

Chez Adidas, on voit cela comme une avancée cruciale pour que le match garde de son rythme et de sa fluidité. "Lors de la Coupe du monde 2022 (avec le tout premier ballon connecté, NDLR), la technologie a réduit de 70% le temps nécessaire à la VAR pour statuer par rapport à une situation sans ballon connecté", rappelle-t-il.
Du gain de temps et beaucoup d'espoir
Pour parvenir à ce résultat et faire oublier le capteur intégré, l'équipementier allemand a dû réaliser des tests poussés. Il se félicite d'ailleurs que ce petit capteur de 16 grammes ne rende pas le ballon plus lourd que les autres. Il faut dire que, pour compenser, des contrepoids ont été intégrés dans les autres panneaux pour équilibrer le tout dans les airs.
"Les joueurs, gardiens comme attaquants, n'arrivent pas à le distinguer du même modèle sans capteur", se félicite Hannes Schaefke, après avoir mené des tests à l'aveugle avec "les meilleurs clubs et les meilleurs joueurs au monde". "On nous a traités de fous quand on a parlé d’insérer un capteur, mais nous avons réussi à le rendre totalement indétectable", confie Hannes Schaefke. Pour que tout fonctionne correctement, il est nécessaire d'installer des points d'ancrage dans le stade auxquels le capteur enverra des signaux. Il va ainsi pouvoir mieux détecter les changements et interventions.
Qui dit ballon technologique dit forcément nécessité de le recharger. Et ce sera évidemment de la recharge sans-fil, grâce à une batterie intégrée, et des petits supports placés sur le bord des terrains de la Coupe du monde. Mais cela ne rend pas Trionda plus fragile que les autres. En plus de devoir travailler l'ergonomie, la trajectoire, l'équilibre ou l'aérodynamisme, Adidas a aussi beaucoup misé sur une autre résistance du ballon: celle aux conditions météo différentes qui vont sévir durant la compétition.

Entre les terrains secs du Mexique ou plus humides parfois du Canada, les matchs en altitude ou au bord de la mer, le ballon va subir des variations environnementales conséquentes, mais l'expérience qu'il fournit doit rester constante. Un gros travail pour les équipes face à un challenge complexe lorsque l'on a trois pays organisateurs.
Comme en 2022, le ballon de la Coupe du monde va donc miser aussi sur la technologie pour faciliter le déroulé des matches et soutenir d'une certaine manière l'arbitrage. Adidas ne veut pas crouler sous les données ni trop en stocker. Mais ça n'empêche pas la marque de voir plus loin et de mesurer "les énormes possibilités" au-delà de l'aide à l'arbitrage. "Le traçage du ballon était la dernière frontière du suivi de la performance. Avec cette technologie, on peut imaginer analyser la fréquence des touches, la vitesse d’un dribble ou encore l’impact d’un tir, mais en utilisant des données de manière spécifique et utile", prédit Hannes Schaefke. Un ballon pour réinventer le suivi de la performance, pour rendre le football encore plus enivrant. Un ballon qui va faire vibrer le public, un ballon de Coupe du monde...