"Pitbull sort un hit, on est foutu": sur Tiktok, le retour de la mode des années 2000 annonce une nouvelle récession

Quel est le point commun entre Lady Gaga, les Converse hautes ou encore le retour des prénoms sur les canettes de Coca-Cola? Ils annoncent tous une crise financière à venir selon les internautes.
En effet, depuis plusieurs jours, la tendance de la "recession pop" envahit les plateformes, Tiktok en tête. Concrètement, les utilisateurs américains sont persuadés que le retour en vogue d’artistes ou d’accessoires très à la mode dans les années 2000 serait le signe d’une prochaine catastrophe économique puisqu’ils étaient à la mode lors du krach boursier de 2001 ou lors de la crise des subprimes, à la fin des années 2000.
L’expression "recession pop" est d’ailleurs apparue pour la première fois dans les années 2010, en réaction à la crise financière de 2008. Elle désigne des musiques au rythme très rapide et dansant plébiscitées par le public durant les périodes de crise. Le terme a depuis été récupéré et détourné par la Gen Z sur les réseaux sociaux pour en faire une tendance.
"Les économistes démissionnent à cause de Kesha"
Ainsi, si Ed Sheeran et la musique pop sont revenus en haut des charts, cela ne peut signifier qu’une chose pour les utilisateurs: la période de disette est proche. De la même manière, Si Adam Driver a décidé de retourner faire des séries, c’est un signe de récession.
Les internautes n’hésitent pas à se filmer en train de danser sur des musiques des années 2000 comme Just Dance de Lady Gaga, Tiktok de Kesha ou California Gurls de Katy Perry. "L’économie s'effondre. Du coup, comme c’est écrit, Kesha fait son retour en tant que reine de la recession pop", écrit une utilisatrice.
"Lorde qui fait son retour et maintenant Pitbull et Ne-Yo qui sortent un hit. Oui, on est foutu", lance un autre. "Les comptables et les économistes démissionnent lorsqu’ils réalisent que Charli XCX et Kesha sortent des hits car nous entrons dans une nouvelle récession", ajoute une utilisatrice. La vidéo frôle les 4 millions de vues.
Un autre assure que la campagne "Share a coke", qui a été créée par Coca-Cola pour relancer les ventes en pleine crise économique, serait un autre signe d’une crise.
Face à l’ampleur du phénomène, Ed Sheeran s’est lui aussi pris au jeu. Le chanteur s’est amusé à répondre "indicateur de récession" à un utilisateur qui lui demandait pourquoi il était soudainement devenu "cool".
Si la majorité de ces publications sont ironiques, certains internautes y croient dur comme fer. Selon l’influenceuse marketing Peyton Knight, les marques auraient été moins généreuses en goodies cette année, justement à cause de la crise économique à venir. "C’est intéressant de remarquer que l’an dernier on avait des grands produits, et cette année, uniquement des échantillons", lance-t-elle.
Signal d’alarme de la Gen Z
Selon Yasmin, une autre influenceuse, le fait que Beyoncé n'ait pas encore vendu tous ses billets pour sa dernière tournée est le signe d’une crise à venir. "Ils ne sont pas sold out. Et vous vous rappelez à quel point c’était difficile d’avoir des billets. Il fallait être sur le site dès la première seconde", insiste-t-elle. "C’est Beyoncé quand même."
Pour Kyla Scanlon, créatrice de contenus économiques, cette tendance est tout simplement un signal d’alarme lancé par la nouvelle génération, particulièrement inquiète du contexte économique actuel.
Ces mèmes et vidéos, "c'est comme envoyer un signal d'alarme", explique-t-elle à CNN. Via leurs publications, "les utilisateurs demandent: 'Bonjour, est-ce que tout le monde va bien?' Les réponses négatives des autres internautes sont comme un soulagement: ils ne sont pas seuls à angoisser."
En effet, peu après l'annonce de la hausse des droits de douane instaurée par Donald Trump, les chances d’une récession aux Etats-Unis sont passées de 40 à 60%, selon JPMorgan. Les inquiétudes concernant une éventuelle crise ont également été aggravées par un marché boursier imprévisible, une baisse de la confiance des consommateurs et des pressions inflationnistes persistantes.