Tech&Co
Tests

Test du drone DJI Flip : un très bon drone... mais avec quelques réserves

DJI Flip

DJI Flip - Tech&Co

La note
7.5
/ 10
Après le DJI Neo, et les vols automatiques sans radiocommande, le DJI Flip reprend cette idée et ajoute un capteur supérieur et un design innovant qui rompt avec ses prédécesseurs.

Nouvel arrivant chez DJI. Le constructeur chinois propose désormais le Flip (à partir de 439 euros), un drone hybride, situé au-dessus du DJI Neo (199 euros), sans les capacités avancées du DJI Mini 4 Pro, mais partageant le même capteur de 1/1,3 pouces. Pesant moins de 250 grammes, ce qui le classe en catégorie C0 et le rend moins contraignant à l’utilisation, sa petite batterie lui confère une autonomie annoncée de 31 minutes de vol, bien que nos tests en situations polyvalentes indiquent plutôt une durée de 22 à 24 minutes.

Ce drone a fait réagir la communauté sur internet et les réseaux sociaux en raison de l’introduction d’un tout nouveau système de pliage des bras de l’appareil, qui ne se replient plus horizontalement sur lui-même, mais verticalement sous le corps du DJI Flip, avec ses protections d'hélices intégrées.

On aime

La qualité d’image

Sur l’entrée de gamme, c’est le drone qui bénéficie de la meilleure qualité globale en photo et vidéo. On peut comme toujours prendre des photos libres, timelaps, bracketing ou assemblées avec différents rendus très grand angle, en format JPG ou RAW. En 12 Mpx mais également en 48 Mpx, ce qui accentue le détail général de l’image et permet de zoomer sans perdre trop rapidement de détails. Toutes les images s'enregistrent sur une carte Micro SD à insérer dans le drone, il dispose de seulement 2 Go de stockage interne, ce qui est très peu pour un usage normal.

Photo 12 Mpx du DJI Flip
Photo 12 Mpx du DJI Flip © Tech&Co
Photo 12 Mpx avec le DJI Flip
Photo 12 Mpx avec le DJI Flip © Tech&Co
Photo 48 Mpx avec le DJI Flip
Photo 48 Mpx avec le DJI Flip © Tech&Co
Photo 12 Mpx avec le DJI Flip
Photo 12 Mpx avec le DJI Flip © Tech&Co

En vidéo, c’est une bonne surprise. En bénéficiant du capteur 1/1,3 pouces du DJI Mini 4 Pro plus haut de gamme, équivalent grand angle 24 mm et à ouverture fixe f/1,7, l’ouverture variable étant réservée à la gamme Mavic. La dynamique de l’image est bonne, avec du détail, des couleurs vives et des teintes fidèles à la réalité pour la majorité des usages. Les limites résident dans la taille du capteur, qui reste plus petit que ceux de ses grands frères de la gamme Air et Mavic. Dans certaines conditions, comme en basse lumière ou à contre-jour, la baisse de qualité se fera ressentir. Un pack de 3 filtres ND est disponible chez DJI (vendu séparément à 49 euros), pour les plus exigeants en vidéo.

Caméra 3 axes stabilisée avec son capteur 1/1,3 pouce du DJI Flip
Caméra 3 axes stabilisée avec son capteur 1/1,3 pouce du DJI Flip © Tech&Co

Il est capable de filmer jusqu’en 4K HDR à 60 images par seconde, et en ralenti en 4K à 120 images par seconde. Autre fonction avancée, le profil de couleur "D-Log M" en 10 bits, qui permet une retouche profonde de l’image, une fonctionnalité jusque-là réservée aux drones plus haut de gamme.

Par défaut, il enregistrera les vidéos en profil de couleur "Normal", qui est déjà satisfaisant. Une bonne qualité d’image pour ce petit drone d’entrée de gamme de 249 grammes, couplée avec les prises de vue automatisées, "Active Track" pour le suivi de personnes uniquement (pas sur les véhicules), ou encore le "Point of Interest" (Point d’Intérêt). Il convient à un large public, du débutant aux personnes semi-professionnelles cherchant à travailler en post-production les images.

Son pilotage

Il reprend la même utilisation que le DJI Neo : prises de vue automatisées (QuickShots) qui s’activent en quelques dizaines de secondes après l'allumage, sans avoir besoin d’une radiocommande mais via un bouton situé sur le côté gauche du DJI Flip. Le décollage est possible depuis la main, bien à plat. Le drone est capable de vous suivre grâce à "Active Track" ou de réaliser des mouvements "Dronie, Circle, Rocket, Spotlight, Helix et Boomerang".

Vous n’avez même pas à gérer la caméra, puisque dès que le drone décolle pour effectuer son QuickShot, un enregistrement se lance automatiquement. Il faut dire que cette interaction du drone avec le pilote est pratique car rapide à mettre en œuvre. Dès qu’on déplie les bras du DJI Flip, il s’allume. Sur chaque prise automatisée, il est efficace et revient devant vous lorsqu'il a fini. Il suffit de mettre sa main à plat sous le drone, pour qu’il détecte le sol et se pose en un rien de temps.

Côté gauche du drone, où se situe le port USB-C, l'emplacement de carte MicroSD ainsi que le bouton d'interaction des QuickShots
Côté gauche du drone, où se situe le port USB-C, l'emplacement de carte MicroSD ainsi que le bouton d'interaction des QuickShots © Tech&Co

La seconde façon est d'utiliser le téléphone, en le connectant via une connexion Wi-Fi entre les deux appareils, depuis l’application DJI Fly. On peut ainsi en plus du retour vidéo, lancer les QuickShots en paramétrant pour chacun la distance et la hauteur. On peut aussi le piloter manuellement jusqu’à 50m environ selon les obstacles et même jusqu’à 100m en milieu dégagé selon notre test. Il est possible d'interagir avec la voix pour le faire décoller, paramétrer les réglages caméra ou encore transférer les fichiers capturés par le drone sur son téléphone pour un partage instantané.

Le DJI Flip peux être piloté avec son téléphone depuis l'application DJI Fly
Le DJI Flip peux être piloté avec son téléphone depuis l'application DJI Fly © Tech&Co

Enfin, pour le pilotage traditionnel, il est compatible avec la radiocommande DJI RC-N3 vendue dans la version de base, pour l’expérience la plus complète de pilotage, de sécurité, de réglages vidéo et bénéficier de la transmission vidéo O4 (CE : 8 km). C’est celle que l’on recommande pour profiter pleinement de ses capacités et combiner mouvement du drone et mouvement de caméra pour obtenir les plans les plus avancés. Il est également compatible avec la DJI RC-2 avec écran intégré de 5,5 pouces.

Toutes ces manières de l'utiliser permettent de répondre à un large public: les créateurs de contenu, vloggeurs, voyageurs, pilotes débutants et occasionnelles qui cherchent à avoir une caméra volante à disposition, utilisable simplement pour se filmer, légère à transporter et permettant de partager rapidement sur les réseaux sociaux. Les pilotes qui recherchent la meilleure expérience avec la radiocommande, pour utiliser toutes les fonctions et mouvements de pilotage avancés.

L’utilisation sans radiocommande nous a impressionné, fiable et efficace à utiliser, d'autant plus avec les protections d’hélice qui assurent une sécurité supplémentaire. En revanche, il n'y a pas de détection d'obstacles latéraux et arrière, il faut donc faire attention et prendre en compte l’environnement de vol avant de voler. Nous vous recommandons d’utiliser la DJI RC-N3 fournie avec, pour une meilleure expérience de vol, une meilleure sécurité et l’accès au retour à la maison (RTH) en cas de perte de signal.

Le DJI Flip est compatible avec la DJI RC 2 et son écran de 5,5” lumineux de 700 nits, avec une résolution de 1 920 x 1 080p.
Le DJI Flip est compatible avec la DJI RC 2 et son écran de 5,5” lumineux de 700 nits, avec une résolution de 1 920 x 1 080p. © Tech&Co

À piloter, il a un bon comportement maniable, plutôt vif. D’après DJI, la vitesse d’ascension max est de 5 m/s (mode Sport), 5 m/s (mode Normal) et la vitesse horizontale max au niveau de la mer, dans des conditions sans vent est de 12 m/s (mode Sport). Nous l’avons principalement utilisé avec la radiocommande avec écran intégré DJI RC-2, en personnalisant soi-même les boutons et la maniabilité des axes du drone. L’autonomie réelle autour de 20 minutes est correcte, un peu en dessous d’un Mini 3/3 Pro ou Mini 4 Pro, qui se situent entre 25 et 30 minutes.

Il est recommandé d’avoir deux ou trois batteries pour une journée complète en balade par exemple. Pour ce qui est de la recharge des batteries : directement via le port USB-C sur l’appareil, puissance de recharge maximum de 30 W, de 0% à 100% en environ 70 minutes, selon DJI. Ou avec la station de recharge fournie dans la version supérieure "Bundle Fly More" pour charger deux batteries en parallèle, puissance de recharge max de 65 W: deux batteries de 0% à 100% en environ 70 minutes et une batterie sur le chargeur de 0% à 100% en environ 45 minutes, toujours selon la marque.

Petite taille et sous les 250 grammes

Depuis l’introduction de la gamme "Mini" en 2019, avant même l’entrée en vigueur de la réglementation européenne, cette gamme a toujours eu comme identité de proposer des drones sous la barre des 250 grammes. C’est maintenant le cas avec le DJI Flip, qui a un peu près la taille d’un drone de la gamme "Mini", mais en intégrant des protections d’hélices. Il ne faut pas oublier que cela reste toujours un point positif. Sa petite taille et son poids plume le rendent facile à transporter, et moins contraignant qu’un "Air" ou "Mavic" qui sont trois à quatre fois plus lourds.

DJI Flip
DJI Flip © Tech&Co

Il est classé dans la catégorie C0 de la réglementation européenne car il pèse moins de 250 grammes. Concrètement pour le pilote, qui va évoluer en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1 de la réglementation, il faut être enregistré en tant qu’exploitant UAS (télépilote) sur AlphaTango, et apposer son numéro exploitant, qui commence par “FRA”, sur le drone. Aucune formation ni examen n’est obligatoire, même s'il est recommandé de suivre la formation A1/A3 en ligne.

Le survol de personnes, s’il est rapide est autorisé, mais pas au-dessus d’un rassemblement de personnes. Ensuite, ce sont les règles communes de la catégorie ouverte: voler en vue directe, hauteur maximum de 120 m, interdiction de voler en agglomération et de nuit. Le respect de la vie privée, de l’image et l’utilisation de la carte du site gouvernemental Géoportail.

C’est un drone de classe C0, il n'est donc pas tenu de diffuser l’identification européenne à distance ou d’enregistrer le drone. Il est toujours recommandé de se renseigner sur les sites officiels de la réglementation en vigueur dans votre pays avant toute première utilisation.

On n'aime moins

Son design

C’est un changement qui contraste par rapport à ses prédécesseurs. DJI a travaillé sur un nouveau système de pliage des bras. En effet, ils se rabattent désormais sous le corps du drone avec ses protections d’hélices intégrées. L’ajout des protections d’hélices est bienvenu, pour plus de sécurité et une meilleure résistance, notamment contre des branches d’arbres. Il faut toutefois rester prudent, notamment avec la nacelle trois axes de la caméra, qui reste la partie la plus fragile sur ce drone.

Le DJI Flip une fois plié
Le DJI Flip une fois plié © Tech&Co
DJI Flip plié
DJI Flip plié © Tech&Co

Ce nouveau design est pratique à première vue, notamment parce qu'il s’allume automatiquement quand on déplie les quatre bras, et parce qu’il intègre des protections d’hélices. Mais à l’usage, la hauteur basse des hélices par rapport au sol, notamment à l’arrière, n’est pas l’idéale pour le faire décoller depuis la main.

Il fallait parfois s’y reprendre à deux ou trois fois en insistant pour mettre sa main bien à plat pour que la voix confirme qu’il va décoller, avec un décompte de trois secondes. Et dans d’autres situations, comme avec la radiocommande en le posant au sol, il faut s’assurer encore plus que d’habitude qu’il n’y a rien qui va toucher l’appareil, surtout à l’arrière où il n’y a pas de petit bras pour le surélever.

Sur de l’herbe coupée ou de la neige, les hélices ont touchées légèrement, sans causer bien sûr de réels dégâts. On s’est senti moins à l’aise pour le faire décoller que d’autres drones, par crainte pour les hélices. On recommande aux plus jeunes de faire attention pour prendre en main le décollage à la main. Pour l'atterrissage à la main, aucun problème, les moteurs s’arrêtent au moment où il touche sa surface.

DJI Flip
DJI Flip © Tech&Co

Les protections d’hélices rendent aussi plus difficile le changement des hélices, avec les rayons à retirer. Un problème soulevé aussi par des internautes et d’autres confrères spécialisés. Les protections d’hélices rendent plus facile la prise au vent lors de bourrasques. Nous l’avons constaté en montagne, il bouge un peu plus que d’autres drones de cette taille. Rien de dangereux sur sa résistance globale au vent, annoncée résistante à des vents de force 5 (jusqu’à 38 km/h), dans les faits c’est le cas, selon nous il est juste déconseillé de le faire atterrir à la main.

Il faut souligner ce changement de design original, mais que nous n’avons pas trouvé plus compact qu’avant et qui est bas par rapport au sol, une fois déplié.

Fonction suivi perfectible

Une des fonctions intéressantes de ce DJI Flip est de disposer de fonctions de suivi de sujet, regroupées sous le nom “FocusTrack”. Grâce à la reconnaissance et à l’IA, il va reconnaître une forme humaine pour le suivre, le “Active Track 4.0”. Ce système fonctionne avec un nouveau système de détection infrarouge 3D, situé à l’avant de l’appareil. En pratique, le tracking fonctionne bien, le drone est même capable de vous retrouver si vous passez rapidement derrière un arbre ou un obstacle. Cependant, nous l’avons trouvé un peu brusque dans ses mouvements, ce qui se ressent dans le résultat à l’enregistrement vidéo.

Lors de nos expériences notamment en montagne en ski, le DJI Flip nous a bien suivis à basse vitesse, mais dès qu’on prend un peu de vitesse et en passant le drone en mode Sport (12 m/s, environ 40 km/h), il nous a perdus et s’est arrêté sur place. Cela est arrivé trois fois, il a fallu reprendre la main avec la radiocommande et la faire revenir vers nous manuellement. Il faut rester à une distance de 10-15 m environ pour un bon suivi. Pas de suivi de véhicule et de bateau en revanche. À noter que l’on peut enregistrer jusqu’en 4K à 30 images par seconde avec cette fonction.

Dans l’analyse de l'environnement, il détecte mal les petites branches même dans un environnement lumineux. À plusieurs reprises, les protections d’hélices ont bien joué leur rôle, sans dommage pour le drone. Le suivi est aussi mal efficace en contre-jour et dans un milieu sombre comme dans des sous-bois. Le “Point of Interest” (point d'intérêt) en version 3.0 permet d’effectuer un vol en cercle autour du sujet, et cette fonction est toujours aussi efficace et suit bien le sujet.

Capture d'image de DJI Fly utilisé avec la radiocommande DJI RC 2
Capture d'image de DJI Fly utilisé avec la radiocommande DJI RC 2 © Tech&Co

Absence de capteurs d'obstacles latéraux

Avec un drone destiné aux créateurs et vloggeurs, c’est un regret de notre côté de ne pas disposer de plus de détections d'obstacles, hormis à l’avant et en dessous. Disposer de capteurs sur les côtés est utile quand le drone effectue des mouvements automatiques latéraux, comme le "Cercle", "Spirale" ou "Boomerang". Des technologies avancées manquantes qui s'expliquent par le positionnement tarifaire de ce Flip, vendu à partir de 439 euros. C’est là que la comparaison avec le DJI Mini 4 Pro à 799 euros, qui lui dispose de détections omnidirectionnelles, une meilleure autonomie et plus de fonctions logicielles, peut se faire en fonction de votre usage. Même s'il ne dispose pas de protections d’hélices, il est plus performant pour se déplacer dans son environnement.

Le DJI Flip démarre à 439 euros avec la DJI RC-N3 et une batterie. Le DJI Flip avec DJI RC 2 (écran intégré) est à 639 euros et le Bundle Fly More DJI Flip (DJI RC 2), qui comprend deux batteries supplémentaires, une station de recharge de batterie et un sac en bandoulière et d’autres petit accessoires est à 779 euros.

LE VERDICT DJI Flip
7.5 / 1O
Un très bon drone, avec une bonne qualité d’image à ce prix et une utilisation qui le rend accessible. Il se situe au-dessus du DJI Neo et du DJI Mini 3, surtout si vous recherchez une meilleure qualité d’image. Mais en se rapprochant du DJI Mini 4 Pro sur certains points, la question se pose entre les deux, sur son format que l’on trouve plus pratique, ses fonctions et sa sécurité.

Conclusion

Il sait toucher un large public et beaucoup d’usages différents. Il dispose de la meilleure qualité d’image photo et vidéo avec des fonctions avancées pour ce prix. Il intègre des fonctions intelligentes efficaces mais perfectibles, qui peuvent peut-être s’améliorer avec de futures mises à jour, on l'espère.

Ce choix de design avec protection d’hélice, qu’il faut saluer, n’est pas le plus pratique à l’usage. Il reste un appareil que l’on peut vous recommander comme premier drone, mais il souffre de trop de comparaisons avec le DJI Mini 4 Pro, plus haut de gamme, qui fait réfléchir avant d’acheter.

Séraphin Bette