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Sur Facebook, les avertissements signalant les messages trompeurs de Donald Trump sont inefficaces

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Facebook - BFMTV.com

Sur les publications trompeuses de Donald Trump, Facebook appose un message d'alerte à l'attention des utilisateurs. Mais cet effort sert plus à les informer qu'à limiter la viralité des messages.

Depuis l'élection américaine du 3 novembre, la plupart des messages publiés par Donald Trump sur Facebook sont encadrés par la plateforme, car jugés trompeurs. Ils restent accessibles mais s'accompagnent d'un message d'alerte à l'attention des utilisateurs, dans l'espoir vain de limiter leur viralité.

Mais il n'en serait rien, selon BuzzFeed qui a pu consulter des documents internes du réseau social. Ces messages, aussi appelés étiquettes ou boites d'information, ne contribueraient que très peu à limiter la diffusion de fausses informations.

Un message publié sur le compte Facebook de Donald Trump le lundi 16 novembre, signalé par Facebook.
Un message publié sur le compte Facebook de Donald Trump le lundi 16 novembre, signalé par Facebook. © Facebook

Depuis le scrutin, organisé début novembre, Donald Trump refuse en effet de reconnaître sa défaite à l'élection présidentielle américaine. Il revendique quasi-quotidiennement sa victoire sur les réseaux sociaux et affirme détenir la preuve de fraudes.

Facebook se montre moins strict que Twitter à l'encontre de Donald Trump. Sur Twitter, les messages sont souvent masqués et les utilisateurs empêchés de les liker ou de les commenter, limitant grandement leur diffusion.

Des signalements peu efficaces

De son côté, Facebook se contente d'apposer des messages d'alerte, davantage pensés pour informer les utilisateurs que pour limiter la viralité d'une publication, selon les documents internes consultés par BuzzFeed. Les chiffres le montrent.

"Nous avons la preuve qu'apposer ces étiquettes sur un message permet de diminuer les partages de 8%", explique un spécialiste des données Facebook lors d'une session questions-réponses en interne. "Cependant, étant donné que Donald Trump a énormément de partages pour chacun de ses messages, cela ne va pas changer" le cours des choses.

La plateforme aurait pourtant pu utiliser un autre de ses outils qui s'est avéré très efficace, le fact-checking. Facebook travaille déjà avec des médias du monde entier pour vérifier les informations publiées sur son réseau social.

Cette collaboration a permis de diminuer de 80% le partage des publications labellisées comme fausse information. Mais Facebook interdit aux médias de vérifier les publications de personnalités politiques. C'est pourquoi le réseau social a opté pour ces boites d'informations.

En attendant, les utilisateurs peuvent continuer à liker et commenter tous les messages, même erronés, publiés par Donald Trump sur sa page suivie par 35 millions de personnes. Résultat, les publications du président sortant restent parmi les plus populaires sur Facebook.

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech