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"Promis, on paiera nos impôts en France": sur Instagram, Amazon victime de son propre jeu concours

Jeff Bezos, le patron-fondateur d'Amazon.

Jeff Bezos, le patron-fondateur d'Amazon. - David Ryder/Getty Images North America/AFP

Amazon Prime Video organisait fin décembre un concours pour définir une nouvelle description de son compte Instagram. L'opération s'est retournée contre la plateforme de streaming.

"Ne nous décevez pas", écrivait le compte Instagram d'Amazon Prime Video ce 30 décembre, invitant les internautes à publier des commentaires destinés à remplacer sa "bio" Instagram (une description inscrite sur la page d'accueil du profil).

Face aux résultats, les responsables du service de streaming vidéo d'Amazon n'ont pas été déçus: ce 3 janvier, ils font face à des centaines de commentaires critiquant sa pratique de l'optimisation fiscale. Amazon est en effet régulièrement accusé de ne pas déclarer l'ensemble de son chiffre d'affaires en France pour diminuer artificiellement sa contribution publique.

"Promis, on paiera nos impôts en France"

Dans un premier temps, de nombreux internautes ont publié des propositions diverses et variées, sans majoritairement faire référence à l'épineux sujet de la fiscalité.

Mais un premier internaute a suggéré la phrase "Promis, on paiera nos impôts en France", cumulant rapidement des centaines de mentions "J'aime". En dépit de cette popularité, Amazon Prime Video choisissait un commentaire bien moins plébiscité mais bien moins sulfureux: "Daddy's Home" (désormais apposé sur son profil Instagram).

De son côté, le premier commentaire suggérant à Amazon de payer ses impôts en France était supprimé, sans que l'on puisse savoir s'il s'agit d'un choix d'Instagram ou de l'utilisateur lui-même. Une situation qui a aussitôt provoqué un raz de marée de commentaires analogues, reprenant la requête visant le géant américain.

En mai 2021, le Guardian dévoilait qu'Amazon n'avait pas payé d'impôt sur les bénéfices en Europe, malgré un chiffre d'affaires cumulé de 44 milliards d'euros. L'entreprise, immatriculée au Luxembourg, y compris pour ses activités françaises, s'est même offert le luxe de déclarer des pertes financières et de bénéficier d'un crédit d'impôt de 56 millions d'euros.

Sur Twitter, le secrétaire national d'Europe Écologie Les Verts (EELV), Julien Bayou, a suggéré aux internautes de publier encore plus massivement des commentaires évoquant l'évasion fiscale de la multinationale.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co