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Un député britannique crée un clone IA de lui-même pour répondre aux messages de ses électeurs

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Au Royaume-Uni, le député Mark Sewards a fait appel à Mark AI, son clone boosté à l'intelligence artificielle. Ses électeurs peuvent interagir avec lui lorsqu'ils veulent formuler une demande.

"La révolution de l'IA est en marche et nous devons l'accepter", affirme Mark Sewards sur X. Comme le rapporte la BBC, le député britannique du parti travailliste a collaboré avec une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle pour créer "AI Mark".

Il s'agit d'un clone numérique intelligent de lui-même qui a pour objectif de répondre aux demandes des habitants de sa circonscription. L'outil permet au député de mieux gérer l'afflux de messages auquel il doit répondre, mais au niveau des électeurs, cela pose des questions.

Un outil pour répondre à des milliers de mails

Depuis son investiture en 2024, Mark Sewards est très sollicité avec plus de 6.000 messages en l'espace 3 mois, soit un travail conséquent auquel est confronté ce député du comté de Yorkshire.

"J'ai fait de mon mieux pour m'asseoir à mon bureau et répondre à toutes les demandes que je reçois sur mon ordinateur portable, mais il est impossible pour une seule personne d'y parvenir", a déclaré Mark Sewards à la BBC.

"Partagez vos préoccupations et obtenez de l'aide", indique Mark AI sur sa page Internet. La version IA de Mark Sewards est alors devenue une solution alternative. L'avantage pour le député, c'est d'avoir un semblant d'interlocuteur disponible à tout moment pour s'occuper des demandes simples. C'est également un moyen de se libérer davantage de temps pour gérer les situations plus complexes.

Mais comme le note la conférencière en IA, Susan Oman, interrogée par la BBC, en voulant se rendre plus présent pour ses électeurs grâce à une IA, "cela pourrait avoir l'effet inverse, car ils pourraient se sentir moins écoutés". Les personnes âgées pourraient notamment se retrouver perturbées par la mise en place de ce chatbot.

Une aide plus qu'un substitut

AI Mark n'a pas pour autant remplacé le politique et reste encore à l'état de prototype. L'équipe du député attend de savoir si les résultats de l'IA sont assez satisfaisants avant une intégration totale de l'outil.

Dans un mail envoyé au Washington Post, Mark Sewards explique que son clone pourrait se révéler particulièrement utile pour "potentiellement résoudre les problèmes des gens pendant que le bureau est fermé". Il rappelle néanmoins que cet outil n'a pas vocation à remplacer ses effectifs.

"L'IA ne pourra jamais remplacer le travail que mon équipe ou moi-même effectuons... le démarchage, les appels téléphoniques, les campagnes, les réunions, les événements, tout cela reste inchangé. Il s'agit simplement d'un outil supplémentaire potentiel... qui pourrait faciliter notre travail", écrit le député au Washington Post.

Les chatbots, nouvel outil des politiques

AI Mark n'est pas le premier politique numérisé au Royaume-Uni. En 2024, l'entrepreneur Steve Endacott s'était présenté aux élections législatives dans la circonscription de Brighton sous son avatar généré par IA, Steve AI. Bien que grand perdant (avec seulement 0,3% des votes), ces élections ont permis de mettre un coup de projecteur sur ses activités. Son entreprise, Neural Voice, est aujourd'hui derrière l'IA de Mark Sewards.

D'autres politiques ont aussi recours aux outils d'intelligence artificielle. Récemment, le Premier ministre suédois avouait consulter ChatGPT dans le cadre de ses fonctions. Le chatbot lui permet notamment "d'avoir un deuxième avis" sur certains sujets.

On sait également que Donald Trump est très friand de cette technologie, comme en témoigne les nombreuses images et vidéos générées qu'il publie sur son compte Truth Social.

Théotim Raguet