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Reconnaissance faciale: le PDG de Clearview démissionne, l'entreprise veut se rapprocher de Donald Trump

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L'entreprise, qui est critiquée depuis des années pour collecte illégale de données personnelles, a récemment perdu son PDG, Hoan Ton-That. Il a été remplacé par Hal Lambert, qui a déclaré vouloir saisir des opportunités pour travailler avec l'administration Trump.

Une page qui se tourne. Aux États-Unis, l'entreprise Clearview AI a récemment connu plusieurs changements à sa tête. Spécialisée dans la reconnaissance faciale, elle a perdu son PDG et cofondateur, Hoan Ton-That, qui a démissionné, rapporte le magazine Forbes. Celui qui a longtemps été le visage public de Clearview a quitté son poste en décembre pour prendre celui de président. Il a cependant annoncé son départ de la société vendredi dernier, indiquant qu'il partait pour entamer le "prochain chapitre de sa vie".

Ce départ intervient alors que Clearview AI a été critiqué pendant plusieurs années pour avoir collecté illégalement des milliers de données personnelles pour son logiciel de reconnaissance faciale. Celui-ci est notamment utilisé par les forces de l'ordre qui, après avoir soumis une photo d'un individu suspecté d'avoir commis un crime, peuvent obtenir des informations (âge, lieu de résidence, photos...).

Pour y parvenir, Clearview AI a aspiré les données mises en ligne par les individus sur internet, notamment les réseaux sociaux. Une pratique illégale qui lui a valu plusieurs amendes, y compris de la part de la Cnil.

Saisir des opportunités

Malgré sa démission, Hoan Ton-That siégera toujours au conseil d'administration de l'entreprise. Il a été remplacé par Hal Lambert, membre du conseil d'administration, et le cofondateur Richard Schwartz, qui sont désormais les co-PDG de Clearview AI. Ancien collecteur de fonds pour Donald Trump, Hal Lambert a déclaré qu'il voulait aider la société à travailler avec la nouvelle administration du président américain.

"Il y a des opportunités à saisir. Je vais contribuer à cet effort", a-t-il affirmé.

Clearview AI espère parvenir à décrocher d'importants contrats avec le gouvernement fédéral de Donald Trump, déplorant de ne pas avoir pu développer une activité solide de vente aux agences fédérales sous l'administration Biden. Celle-ci s'inquiétait de l'impact de la reconnaissance faciale sur les droits et les libertés civiles, mais aussi sur la vie privée en cas d'adoption par le Pentagone et le ministère de la sécurité intérieure.

Un avis qui diffère de celui de l'administration Trump et ce, depuis le premier mandat du président. À cette époque déjà, les fonctionnaires avaient fait pression pour étendre la surveillance biométrique, en particulier à la frontière, affirmant que cette technologie pourrait les aider à faire respecter les lois sur l'immigration.

Donald Trump ayant proclamé que l'une de ses priorités était de "rendre l'Amérique sûre à nouveau" ("Make America safe again), notamment en expulsant des millions de migrants sans papiers, Hal Lambert y voit une opportunité pour Clearview AI. "La politique est que nous voulons garder l'Amérique en sécurité, et la technologie est un moyen de le faire", a assuré le co-PDG.

Kesso Diallo