Aux Etats-Unis, le DOGE va utiliser l'IA pour supprimer près de 100.000 règlements américains qui entravent le secteur privé

Une IA pour réécrire la loi. Le Département de l'Efficacité gouvernementale américain (ou DOGE), a annoncé vouloir éliminer la moitié des règlements fédéraux (qui comprennent les arrêtés, les règlementations, les ordonnances et les décrets applicables dans l'ensemble des États-Unis) d'ici janvier 2026, selon les informations du Washington Post. Sur plus de 200.000 règles fédérales considérées comme "non requises", l'agence considère que 100.000 d'entre elles peuvent être supprimées.
Initialement bâti par Elon Musk avant qu'il ne quitte le navire, le DOGE va miser sur l'IA pour l'assister dans cette tâche. Appelé le "DOGE AI Deregulation Decision Tool" (traduit par "Outil de décision d'IA du DOGE pour la déréglementation"), un algorithme sera à la manœuvre pour identifier les textes à supprimer.
"Toutes les pistes explorées"
Cette épuration massive des règlements américains, c'est une volonté du gouvernement Trump pour désentraver le secteur privé. Au Washington Post, un porte-parole de la Maison blanche a affirmé que "toutes les pistes allaient être explorées" pour atteindre les objectifs fixés à janvier 2026.
Si le porte-parole précise qu'"aucun plan n'a pour le moment été approuvé ou n'a reçu de feu vert", le recours à l'IA s'annonce être une piste privilégiée.
"Les experts du DOGE qui élaborent ces plans sont les meilleurs et les plus brillants du secteur. Ils se lancent dans une transformation sans précédent des systèmes et des opérations gouvernementaux afin d'améliorer l'efficacité et l'efficience", a déclaré le porte-parole de la Maison blanche Harrison Fields au Washington Post.
Un outil déjà testé
Et le DOGE n'a pas attendu pour présenter sa solution. Le "DOGE AI Deregulation Decision Tool" devrait se déployer petit à petit dans les ministères américains. L'agence a d'ailleurs déjà commencé à tester son nouvel outil.
Au ministère du Logement et du Développement urbain des États-Unis, cet algorithme a été utilisé par les fonctionnaires. Il les a aidés à prendre plus de "1.000 décisions sur des règlements" en seulement deux semaines. Il a également servi à écrire "100% de la déréglementation" au Bureau de protection des consommateurs en matière financière.
Ainsi, le DOGE explique (selon ses propres données) que 93% de temps de travail humain pourrait être économisé. Un porte-parole du ministère du Logement et du Développement urbain ajoute cependant: "l'objectif de ces innovations n'est pas de remplacer le jugement, la discrétion et l'expertise du personnel, mais de compléter le processus."
Un déploiement prématuré
Confier les suggestions de modifications de règlements à un algorithme est-elle une solution enviable? En tout cas, le gouvernement américain ne cache pas son engouement vis-à-vis de l'utilisation de l'IA.
Le 23 juillet, Donald Trump a annoncé son grand plan pour l'IA. Il affirmait alors sa volonté d'"identifier, revoir ou abroger les réglementations, règles, mémorandums, arrêtés administratifs et accords interinstitutions qui entravent inutilement le développement ou le déploiement de l'IA".
Mais certaines IA se sont montrées très peu fiables, voire allonge le temps de travail des fonctionnaires contrairement à ce que revendique le DOGE. Ce fut le cas pour la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine chargée de la santé publique.
Elle a mis en place Elsa, un outil IA censé aider les salariés à accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments. Mais l'IA a de nombreuses fois halluciné, inventant des études inexistantes, ce qui finalement ajoute un travail de vérification aux fonctionnaires de l'agence.