On a essayé la console portable d'Asus, rivale assumée du Steam Deck

Les amateurs de jeux Nintendo ont la Switch pour jouer à la maison ou en vadrouille. Les adeptes de la Xbox ont le Xbox Cloud Gaming pour jouer loin de chez eux sur smartphone ou tablette. Et les fans de PlayStation peuvent tenter le jeu en cloud en Wifi via l’application PS Remote. Pour les joueurs PC, il n’y eut longtemps aucune solution véritablement mobile. Lancé en février 2022, le Steam Deck de Valve a apporté une première réponse avec une console portable plutôt massive, mais capable de faire tourner le catalogue de jeux Steam en y associant son compte.
Le marché s’est depuis emballé avec l’arrivée de multiples concurrents plus ou moins audacieux, de l’Aya Neo le plus complet au grand OneXPlayer et son écran de 8,4 pouces. Le tout sans compter les déclinaisons pour jeux Android comme Project Valhalla ou encore la Razer Edge 5G. Et un nouveau concurrent se lance dans l’arène: Asus.

Massive, mais pas trop
Le 1er avril dernier, le fabricant taïwanais a dévoilé sa ROG Ally, une console portable qui reprend les mêmes codes visuels et le design du Steam Deck, mais veut aller plus loin. N’étant pas revendeur de jeux comme Valve ou Nintendo, Asus a décidé de s’appuyer sur de multiples boutiques de jeux. On peut ainsi associer ses comptes Steam, Battle.net, Epic Games, Xbox Game Pass, EA Play, GeForce Now pour profiter de GOG ou encore Ubisoft Connect en cloud. Mais surtout, la nouvelle venue se veut plus puissante et plus qualitative que son principal rival.
Nous avons pu prendre en main la ROG Ally pour en avoir une première approche. Première sensation: par rapport au Steam Deck, elle apparaît un peu plus compacte en main, tout en gardant un écran 7 pouces. Point de dalle OLED comme sur la dernière Nintendo Switch en date, mais un écran tactile 1080p qui propose un taux de rafraîchissement de 120 Hz pour apporter du confort sur les jeux les plus exigeants visuellement et les plus nerveux. L'écran est assez lumineux et réactif.

La console peut être contrôlée du bout des doigts ou aux commandes manuelles. On retrouve des boutons et sticks de manière assez classique, ainsi que des boutons divers autour de l’écran pour accéder aux commandes, à la bibliothèque de jeux, faire des captures d’écran ou aller dans les menus. En revanche, Asus a fait l’impasse sur un éventuel pavé tactile sur le côté comme sur le Steam Deck.
Alors que la console Valve faisait plus massive en main, la ROG Ally, malgré une allure très longiligne et un plastique blanc qui donne une sensation visuelle plus enrobée, tient parfaitement en main. Asus explique avoir concentré une partie de ses efforts sur l’ergonomie et ça se sent avec des bords bas un peu biseautés pour épouser la paume de la main.
La centaine de prototypes expérimentés aura abouti à un modèle adapté à toutes tailles de main. Les boutons tombent parfaitement sous les doigts, même ceux au dos qui peuvent être personnalisés selon ses besoins en jeu. On n’a jamais l’impression de risquer le clic par erreur. Les gâchettes du dessus restent à portée du bout des doigts. Le choix des sticks asymétriques, à l’image de la manette Xbox, facilite aussi la jouabilité et le revêtement antidérapant à l’arrière permet de la garder bien en main.

La puissance d’un PC, la mobilité d’un smartphone
Les sensations des anciennes consoles portables type PS Vita ou Game Gear (pour les plus anciens) et plus récemment de la Nintendo Switch sont là. Certes, la ROG Ally n’a pas les poignées détachables de cette dernière, mais c’est avant tout pour minimiser le poids, les connectiques et les pièces mécaniques, explique-t-on du côté du fabricant informatique. L’appareil affiche tout de même 608 g sur la balance et une certaine épaisseur.
Il faut dire que pour faire tourner la bête, Asus l’a équipée d’une puce AMD Ryzen Z1 Extreme avec 16 Go de mémoire, une carte graphique Radeon et surtout deux ventilateurs avec un système de refroidissement pour éviter toute surchauffe. Il en résulte une machine de guerre pour supporter tous types de jeu, le tout sans bruit (20 dB) et qui s'annonce bien plus puissante que le Steam Deck.

La ROG Ally s’apparente finalement à un petit PC tournant sous Windows 11, avec de nombreuses boutiques de jeux préinstallées et l'environnement Microsoft. Asus l’a dotée de son environnement Amoury Crate SE, déjà connu des utilisateurs de PC ROG ou du ROG Phone. Il s’agit d’un logiciel centralisant à la fois le catalogue de jeux avec des raccourcis pour les lancer, mais donnant aussi accès à de multiples réglages pour optimiser sa partie, son environnement de jeu et la puissance de l’appareil.
Nous avons pu voir tourner Cyberpunk 2077, un jeu assez exigeant en termes de ressources graphiques et qui n’avait pas de mal à fonctionner sur la console.

Si elle est taillée pour la mobilité, avec une prise jack pour les écouteurs évidemment présente, la console Asus permet de jouer en téléchargeant ses jeux (512 Go d’espace de stockage et la possibilité d’étendre avec une carte micro SD) ou en se connectant au Wifi (compatibilité Wifi 6E). Il est possible de raccorder la ROG Ally à un écran externe et de lui jumeler clavier, souris ou manette en Bluetooth. Asus a même prévu un port dédié sur le haut pour la brancher à sa carte graphique externe ROG XG Mobile qui permet de la doper en performances (en option).
Sur un marché où le Steam Deck règne en maître relatif auprès des joueurs PC, mais où l’on ne sait pas vraiment si les utilisateurs sont légion ou non, Asus tente une percée pour ajouter le chaînon manquant à sa gamme.

Entre les PC puissants portables et le smartphone beaucoup plus léger et ergonomique, la ROG Ally va tenter d’allier le meilleur des deux mondes pour le plus grand bonheur des concernés. Un pari audacieux qui devrait voir très prochainement le jour. Restera à connaître le prix promis “sous les 1000 euros”.