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Mario: voici l'homme qui a inspiré la mascotte de Nintendo

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Baptisé "Jumpman" à ses débuts, le plombier (qui était alors un charpentier) tient son nom d'un magnat de l'immobilier américain.

Il faut des petites histoires pour en créer une grande. 42 ans après sa naissance, Mario est toujours aussi populaire et s'offre une nouvelle aventure sur Switch - Super Mario Bros. Wonder, qui sort ce 20 octobre – aux accents nostalgiques.

Et si le plombier moustachu est toujours aussi populaire, c'est probablement grâce au génie de son créateur Shigeru Miyamoto, qui a non seulement réalisé des jeux vidéo mythiques mais aussi trouvé la bonne recette pour sa mascotte.

Mario : comment le plombier moustachu est devenu un héros
Mario : comment le plombier moustachu est devenu un héros
18:30

Pourtant, la naissance de Mario est une succession de petites trouvailles. Dans le premier jeu où il apparaît, il n'est pas vraiment la tête d'affiche. Sorti en 1981, Donkey Kong est un jeu de plate-forme où un petit personnage doit éviter les tonneaux envoyés par un gorille géant.

Dans ce jeu d'arcade, le personnage en question n'a même pas de nom. Puisqu'il ne fait que sauter, Miyamoto le baptise "Jumpman". Quant à son design – moustache, casquette et salopette rouge – c'est avant tout pour des questions pratiques. "J'ai commencé par dessiner le nez, et pour mieux le distinguer, j'ai rajouté une moustache" expliquait le créateur dans une vidéo de 2017.

"Modéliser les cheveux était aussi compliqué donc je lui ai mis une casquette" poursuit-il.

"Jumpman" n'est alors pas un plombier mais un charpentier qui grimpait des échelles sur un chantier en construction. "Mais il lui fallait un nom plus pertinent" poursuit Miyamoto.

Petit homme furieux

C'est aux Etats-Unis qu'il va trouver l'inspiration, plus particulièrement à Seattle. Nintendo of America, qui prépare la sortie de Donkey Kong dans le pays, loue des bureaux dans un centre d'affaires. L'endroit est géré par un certain Mario Segale, petit homme volubile qui, à défaut d'une salopette, arborait toujours des bretelles.

La légende raconte que le propriétaire a débarqué, furieux, dans les locaux pour réclamer des loyers impayés. L'homme a fait une telle sensation auprès des Japonais que l'histoire de Mario Segale est arrivée aux oreilles de Miyamoto. "J'ai trouvé que c'était un joli nom et que ça pouvait marcher" raconte-t-il.

Mario Segale n'est pas un simple propriétaire colérique. L'homme est en fait un vrai magnat de l'immobilier, à la tête d'une puissante famille, avec un chiffre d'affaires qui se compte en millions de dollars.

Discret, il n'évoquera la question de Nintendo qu'une seule fois, en 1993, expliquant avec malice au Seattle Times qu'il attendait "toujours ses royalties". Il est mort en 2018 à l'âge de 84 ans.

Quant au frère de Mario, Luigi, son nom était tout simplement le prénom le plus donné en Italie. "Et phonétiquement, cela ressemble au mot 'similaire' en japonais" a constaté Miyamoto.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business