Immortals of Aveum: le jeu de tir sans armes ni balles est désormais disponible

Peut-on faire la guerre sans les armes et les balles? Alors que Call of Duty s’apprête à fêter ses 20 ans avec un succès qui ne se dément pas, que son rival Battlefield connaît un coup de moins bien sans doute temporaire, qu’Halo a toujours ses aficionados Xbox, et que des jeux comme Rainbow Six Siege ou Counter-Strike: GO font les grandes heures de l’esport, il devient difficile d’imaginer un jeu de tir… sans tir d’armes à feu.
Entre Call of Duty et Le Seigneur des Anneaux
Electronic Arts a fait le pari de rester fidèle à son attrait pour le jeu de tir à la première personne (FPS). Et l’éditeur de Battlefield lance Immortals of Aveum ce 22 août, premier jeu d'une fin d'année dense en sorties de premier plan. Ici, point d’armes à feu ni même d’armes blanches. Le héros et ses acolytes, les Immortels, ont leur arme au bout de leur main et elle se nomme magie.
“Nous nous sommes évidemment inspirés du Seigneur des Anneaux ou de la saga The Elder Scrolls pour leur ambiance, leur style avec de gros bâtiments médiévaux imposants, mais aussi des éléments plus modernes comme des gratte-ciel que vous pourriez voir ici même (à Los Angeles où nous réalisons l’interview, ndlr) ou à Dubaï. Cela va créer quelque chose d’unique”, explique Julia Lichtblau, directrice artistique du jeu.
C’est elle qui a notamment géré les environnements du jeu et donné l’impulsion visuelle, le souffle épique en quelque sorte de cette aventure pas comme les autres. Mais Immortals of Aveum, ce n’est pas qu’une très belle claque graphique, avec des personnages ultra réalistes dans le jeu comme en cinématique. C’est aussi un concept qui a germé dans la tête de Bret Robbins, patron et fondateur d’Ascendant Studios.

L'idée d’un jeune mage de combat impétueux qui miserait tout sur ses pouvoirs magiques pour décimer ses ennemis lui est venue lorsqu’il travaillait… sur Call of Duty, chez Sledgehammer Games.
“Alors qu'il ajoutait des hélicoptères dans COD, il se disait: 'et si on faisait voler des dragons plutôt au-dessus de nos têtes… si les soldats lançaient de la magie plutôt que des grenades?'”, se rappelle Julia Lichtblau.
Une variété de pouvoirs colorés à disposition qui n'est cependant pas sans rappeler les différentes gammes d’armes que l'on trouve dans un jeu de tir classique: bleu pour la force, rouge pour le chaos, vert pour la vie, avec plus ou moins de portée et de dégâts chacun. Bret Robbins s’associe avec d’anciens d’autres studios dont TellTale, spécialiste des jeux narratifs, pour concevoir un jeu qui ne soit pas qu’un jeu de tir, mais s’enrichisse aussi d’une histoire.
Un jeu aussi sur l'environnement et la quête d'identité
Et Immortals of Aveum répond à cela. Durant les 25 heures de jeu en solo — aucun mode multijoueur n’est prévu, vous allez incarner Jak, qui se découvre des pouvoirs magiques et devient alors Magnus (mage de combat) au sein d’une unité d’élite de guerriers, les Immortels. Ils doivent sauver le monde d’un seigneur de la guerre qui veut faire tomber tous les royaumes.

Pour parfaire le tout, le jeune homme est irrévérencieux, a un sale caractère et une certaine assurance. Mais cela va forcément évoluer au fil du jeu et de sa formation - et le rendre moins tête-à-claques, avec la présence de différents personnages à ses côtés, dont la générale Kirkan incarnée par Gina Torres (aperçue dans la série Suits, mais aussi Matrix Revolution et Serenity), mentor et mère de substitution pour Jak, l’orphelin.
Bret Robbins ne l’a jamais caché: il “veut aller plus loin” que Call of Duty. Ce n’est sans doute pas sans raison qu’on retrouve exactement les mêmes mécaniques de jeu, avec des vagues d’ennemis à éliminer, qui vont aller crescendo à mesure que l'on progresse dans l’histoire.
Au point d’en devenir parfois répétitives. Mais l’univers fantasy proposé, les différents environnements somptueux en monde ouvert ou bien encore le souci du détail apporté aux personnages (tatouage, éléments de costume en couleurs et formes selon leur magie et rang, etc.) sont appréciables. L’inspiration Battlestar Galactica tout autant que Donjons et Dragons est assez évidente et devrait séduire les amateurs.
“Nous avons voulu un jeu différent des habituels FPS et qui renoue avec un genre abandonné, la magie. Il tient sa force de ce mélange avec des éléments narratifs, des sujets forts abordés et des phases de combat magiques. Nous n’avons pas l’impression que cela existe en ce moment. Je pense que cela va donner une expérience vraiment amusante”, conclut Julie Lichtblau.
S’il veut se démarquer en éliminant les armes et en montrant “qu’on peut tirer différemment”, le nouveau jeu d’EA dévoile également bien plus que cela et s’éloigne ainsi des habituels jeux de tir.
Tout aussi importants que la trame de l’histoire, il y a les sujets abordés autour de l’environnement et de sa préservation, de la recherche d’identité et de sa place dans la société, mais aussi des conflits mondiaux et de la façon de les gérer par ceux qui les décident. Avec avidité. Des sujets peu abordés dans des FPS. Mais cela sera-t-il suffisant pour attirer comme par magie de nouveaux joueurs ?
IMMORTALS OF AVEUM - Disponible sur PS5, Xbox Series X ⎜S et PC