"La prochaine fois, je te renverse avec ma voiture": Facebook est la plateforme "la plus toxique" pour les militants écologistes, selon une enquête

La plateforme la plus toxique. Selon une enquête de Global Witness, une organisation à but non lucratif, Facebook est le réseau le plus dangereux en termes de harcèlement en ligne pour les militants écologistes.
Plus de 90% des défenseurs de l'environnement interrogés ont déclaré avoir subi des abus ou du cyberharcèlement liés à leur travail, entre novembre et mars 2025. Mais ce sont les plateformes de Meta qui sont "les plus toxiques". Environ 62% des participants ont déclaré avoir subi des abus sur Facebook, 36% sur Whatsapp et 26% sur Instagram.
Pire, le cyberharcèlement à des conséquences concrètes. Trois quarts des personnes interrogées affirment que les abus en ligne ont entraîné des préjudices dans la vraie vie.
"J'ai été menacé de me faire frapper et tuer. J'ai aussi reçu des messages anonymes qui disaient des choses comme: 'La prochaine fois que je te croise sur la route, je te renverse avec ma voiture'", témoigne Jörg, un activiste allemand cité dans l'étude.
Des statistiques "plus élevées" que prévu
Une violence particulièrement marquée chez les femmes. Selon l'enquête, près d'un quart des défenseurs cyberharcelés déclarent avoir été attaqués en raison de leur sexe.
"On sait depuis longtemps que l'expérience des militants pour le climat et des défenseurs de l'environnement en ligne est assez épouvantable", souligne Ava Lee, responsable de la stratégie de campagne sur les menaces numériques chez Global Witness, au média américain. Mais "ces statistiques m'ont vraiment marquée. Elles étaient bien plus élevées que prévu."
Un constat confirmé par le groupe lui-même. En mai dernier, Meta a signalé une "légère augmentation de la prévalence du contenu d’intimidation et de harcèlement" sur Facebook ainsi qu’une "légère augmentation de la prévalence du contenu violent et graphique" au cours du premier trimestre 2025.
Et la situation ne va pas s'arranger, au contraire. En avril, le groupe de Mark Zuckerberg a officiellement mis fin à son système permettant de lutter contre la désinformation aux Etats-Unis pour le remplacer par un système de notes communautaires. Pour les spécialistes, la fin du fact checking chez Meta pourrait accentuer le retour des fausses informations sur Facebook, voire le cyberharcèlement. Le patron a également allégé les sanctions sur certains propos. Il est ainsi possible de comparer une femme à un objet, ou encore de discriminer les personnes issues de minorités.
"Nous encourageons les utilisateurs à utiliser les outils disponibles sur nos plateformes pour se protéger contre l'intimidation et le harcèlement", suggère Tracy Clayton, porte-parole de Meta, auprès du média. L'entreprise rappelle que les personnes ciblées peuvent utiliser "mots cachés", une fonctionnalité qui permet de filtrer les messages directs et les commentaires offensants sur les publications.
Des outils jugés insuffisants. Seulement 12% des défenseurs ayant signalé des cas de cyberharcèlement aux plateformes ont été satisfaits de la réponse reçue.