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Arnaque à l'immatriculation Sirene: comment les escrocs se procurent les données des entreprises

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Des faux courriers signés l'Insee demandent aux créateurs d'entreprise de verser une somme d'argent en échange d'une immatriculation Sirene. Il s'agit d'une arnaque puisque le service est gratuit.

Nouveauté dans le rayon des arnaques. Plusieurs Français ont reçu des courriers provenant de l'Insee. Ces lettres réclament une coquette somme d'argent pour confirmer l'obtention d'une immatriculation au répertoire Sirene, numéro d'identification des entreprises, organismes publics et associations en France. Le montant demandé peut varier entre 90 et 120 euros selon l'Insee.

L'Insee sonne l'alarme sur X puisqu'il s'agit d'une arnaque bien ficelée qui usurpe l'identité de l'organisme. En réalité, la démarche est complètement gratuite à la création d'une entreprise et ne passe pas par la Poste.

Données disponibles en ligne

L'arnaque peut pourtant paraître convaincante. Les personnes derrière réussissent à cibler des entreprises récemment créées ainsi qu'à obtenir l'identité de leur propriétaire et leur adresse. Une question se pose alors: comment les escrocs connaissent ces informations?

En réalité, il est très simple de se procurer une liste sur mesure des établissements créés sur une période donnée depuis le site sirene.fr. On peut par exemple demander gratuitement un fichier avec l'ensemble des entreprises créées la semaine dernière.

Le fichier répertorie les informations des entreprises: leur propriétaire, leur adresse, leur catégorie (PME, ETI, GE) ainsi que leurs numéros Siret et Sirene. Avec ces données, il est facile de cibler les entreprises vulnérables, notamment les TPE et les autoentrepreneurs. Les escrocs reproduisent un courrier type et l'envoient à l'adresse récupérée sur le fichier.

Il faut garder à l'esprit que la démarche pour obtenir une immatriculation est gratuite depuis le site Guichet unique. Cette escroquerie s'ajoute à d'autres arnaques nominatives du même type qui commencent à apparaître par SMS.

Théotim Raguet