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Cybersécurité

450.000 dollars requis contre un Australien qui génère des deepfakes pornographiques

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Un Australien pourrait écoper d'une peine de 450.000 dollars après avoir généré et publié en ligne des faux contenus pornographiques avec les visages de célèbres femmes australiennes.

C'est une sentence qui saura dissuader certains cybercriminels. Un Australien est rattrapé par la justice après avoir généré et posté des fausses images à caractère pornographique de personnalités féminines australiennes. Pour cela, il aura eu recours au deepfake, une technologie de trucage qui permet de générer des contenus, comme des vidéos plus ou moins réalistes, à partir d'une simple photo.

Selon le Guardian, l'homme pourrait ainsi écoper d'une amende colossale de 450.000 dollars australiens (soit l'équivalent de 255.000 euros). Cette somme a été requise par l'autorité australienne de régulation de la sécurité en ligne.

Une peine qui sert d'exemple

L'Australien avait pourtant été sollicité dans le but d'effacer ses vidéos, en vain, puisque l'homme a refusé. Alors qu'il revenait des Philippines, l'autorité australienne de régulation a immédiatement engagé des poursuites. Il a ensuite admis devant la cour avoir conservé ses images sur le site MrDeepFakes.

Pour avoir enfreint l'Online Safety Act, réglementation australienne contre les comportements nuisibles en ligne, l'homme risque gros. Au Guardian, un porte-parole de l'autorité australienne espère que "cette peine dissuadera les autres de s'engager dans ce genre de comportement nocif".

Le deepfake est aujourd'hui principalement utilisé de manière illicite. Génération de contenus trompeurs voire pornographiques ou arnaques en tous genres, cette technologie est à l'origine de nombreuses escroqueries et peut gravement affecter la santé mentale de ses victimes.

L'utilisation du deepfake a d'ailleurs explosé ces dernières années. Par exemple en Belgique, on compte 29 fois plus de cas de fraude faisant usage de la technologie entre 2022 et 2023 selon Statista.

Plusieurs gouvernements ont ainsi créé des lois pour limiter les répercussions néfastes des deepfakes. En France, la loi sur la sécurisation de l'espace numérique votée en 2024 prévoit des peines allant jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 75.000 si un deepfake à caractère sexuel est publié en ligne. Dans un sondage de l'Ifop datant de la même année, 57% des Français se disaient inquiets d'être un jour victimes de deepfake.

Théotim Raguet