Cryptomonnaies: cette start-up française relocalise en plein Berry sa production chinoise

Basée à Paris, Ledger, spécialiste de la sécurisation des échanges d'argent liés à la blockchain et aux cryptomonnaies, pose la première de son usine à Vierzon (Cher). Née en 2015, la start-up y rapatriera de Chine en 2019 la fabrication de ses petits dispositifs high tech.

Rapatrier de Chine en plein coeur du Berry, la fabrication de petits matériels high tech ultra-spécialisés dans la sécurité des cryptomonnaies. C'est le pari industriel de Ledger, start-up française née en 2015 et qui emploie déjà 170 personnes à Paris, New York et Hong Kong.

"Nous avons longuement étudié le projet, et nous avons conclu que la France pouvait être compétitive malgré la puissance de la Chine. Notre marché est mondial et virtuel, mais notre vrai centre de gravité est la France", a précisé le PDG Éric Larchevêque, cofondateur de l'entreprise qui a levé 61 millions d'euros en janvier 2018 pour accélérer son développement.

Ledger a réalisé 45 millions d'euros de ventes en 2017

Elle conçoit et assemble des petits périphériques, de type clé USB connectée à un ordinateur portable, qui permettent de sécuriser la signature des transactions financières sur le bitcoin et autres cryptomonnaies. Sa technologie allie la sécurité apporte par la carte à puce et la maîtrise des protocoles blockchain, pour éviter que la "clé privée" (code informatique sécurisé) qui signe et valide la transaction en ligne, puisse être piratée.

- © La start-up conçoit des petits périphériques, sorte de clés USB, pour sécuriser les transactions sur les bitcoins et autres cryptomonnaies - Ledger

L'an dernier, ses ventes se sont accélérées, avec plus d'un million d'unités vendues dans le monde, et 45 millions d'euros de chiffre d'affaires à la clé. Ledger, qui disposait déjà de petits ateliers installés dans des bureaux à Vierzon où elle s'est développée avant de s'implanter à Paris, a dû aller produire ses mini-dispositifs high tech en Chine pour satisfaire la demande.

D'ici la fin 2019, cette fabrication sera rapatriée de Chine dans sa future usine berrichonne de 4000 mètres carrés. La start-up investit environ 10 millions d'euros dans la construction de ses nouveaux locaux et devrait créer "une centaine d'emplois supplémentaires d'ici trois ans" pour répondre aux opportunités "gigantesques" du marché.

F.Bergé avec AFP