Alertes à la bombe: comment la police a retrouvé le suspect caché derrière un VPN

Les alertes s'étaient multipliées ces dernières semaines, notamment après l'attaque du Hamas sur Israël, créant parfois la panique dans des lieux publics. Gares, aéroports, mas aussi des rédactions de journaux... La police et la justice enquêtent depuis plusieurs mois et ont retrouvé l'identité d'un jeune homme qui se cachait pourtant derrière un VPN.
Une famille interpellée
Les premiers résultats semblent émerger avec l'annonce par le parquet de Rennes d'interpellation dans le cadre d'alertes à la bombe qui se sont révélés n'être que des farces de mauvais goût. Sont concernés la gare de Rennes, le 10 janvier 2024, mais aussi deux aéroports de l'Ouest de la France, dont celui de Rennes-Saint-Jacques-de-la-Lande et de Hyères-Toulon, et enfin les rédactions de Laval et de Rennes du quotidien Ouest-France.
Plusieurs interpellations ont donc eu lieu et concernent les parents et les deux enfants d'une même famille de Laval, accusés de divulgation d'information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse, mais aussi menace de mort et tentative d'extorsion par la violence.
Un garçon mineur derrière un VPN
Parmi les interpellés, un jeune adolescent scolarisé en classe de 4ème, qui a, selon le parquet de Rennes, reconnu être l'auteur des faits. Il a également déclaré avoir réalisé plusieurs autres alertes à la bombe sur le territoire ces dernières semaines. Pour le garçon, né en 2010, il s'agissait d'un "jeu", "sans aucune considération politique ou religieuse."
Il utilisait néanmoins un VPN, ce qui n'a pas empêché les enquêteurs de l'identifier avec des investigations techniques.
Un VPN, ou Réseau privé virtuel, est un système permettant d'utiliser une adresse IP différente de celle utilisée par sa connexion internet. Elle permet généralement d'outrepasser certaines restrictions imposées par un opérateur ou un état, et offre aussi une supposée anonymisation de l'internaute en isolant ses échanges en dehors des réseaux publics.
En réalité, les autorités peuvent compter sur la coopération des services de VPN, et peuvent donc communiquer l'adresse IP qui cherche à en utiliser une autre - puisque c'est ce dont il s'agit.
Dans un communiqué, le parquet de Rennes révèle que le garçon souffrirait "de troubles importants de la personnalité" et s'est vu ordonner une mesure éducative judiciaire provisoire d'une durée d'un an.