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Disney+, qui "n'est pas encore rentable", s'explique sur ses nouveaux tarifs en France

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Dans une interview accordée à Ouest-France, la présidente de The Walt Disney Company France, Hélène Etzi, a fait l'état des lieux de 2023, l'année du centenaire de l'entreprise, avant de se projeter en 2024.

L'année 2023 fut tumultueuse pour Disney. Marquée par la grève des acteurs à Hollywood, une petite "guerre" avec le milliardaire Elon Musk et la fermeture du studio d'animation de Lucasfilm à Singapour pour des raisons économiques, entre autres.

Mais 2023 marquait aussi les 100 ans de la compagnie américaine. Un centenaire souligné par les bons résultats de sa plateforme de streaming: Disney+, qui compte plus de 150 millions d'abonnés dans le monde.

"L'esprit de Disney"

Dans une interview accordée à Ouest-France et publiée le 23 décembre, la présidente de The Walt Disney Company France, Hélène Etzi, s'est félicitée du développement de la plateforme de streaming dans l'Hexagone, avec "l'esprit de Disney".

"L'idée est de divertir en proposant une expérience qui rassemble. Nous le faisons pour nos films légendaires à retrouver comme les Cendrillon, La Belle et la Bête, La Reine des neiges… Mais aussi les incontournables Pixar, Marvel ou Star Wars", exposait-elle à nos confrères de Ouest-France.

En novembre dernier, Disney+ a, une nouvelle fois, affiché ses ambitions avec le rachat à 100% d'Hulu (une plateforme en ligne de vidéo à la demande par abonnement dont il était déjà actionnaire, NDLR) pour la bagatelle de 8,6 milliards de dollars.

Avec Netflix, Amazon Prime, Paramount et autres services de streaming, l'univers de la vidéo à la demande est très disputé dans l'Hexagone. "Les familles ont un grand choix entre la télévision, le streaming, la vidéo à la demande et le cinéma", acquiesce-t-elle.

"Côté tarifs, nous n’avions auparavant qu’un seul tarif à 8,99 euros par mois, sans engagement. Avec les difficultés du pouvoir d’achat, nous proposons maintenant une offre à 5,99 euros par mois avec publicités mais toujours sans engagement. Et une offre premium à 11,99 euros (disponible depuis le 1er novembre, NDLR). Disney+ n'est pas encore rentable mais nous espérons l’être avant la fin de 2024."

Taxes en tout genre

En 2022, Disney+, Netflix et Amazon Prime Video ont versé 345 millions d'euros pour la production audiovisuelle et cinématographique française. Soit 159 millions d'euros de plus qu'en 2021.

Mais en plus de cette taxe applicable aux services étrangers de vidéo sur abonnement, Disney+ est sujette à la chronologie des médias en France. "Nous avions un problème quand nos films, produits par Disney, passaient en télévision. Nous devions les retirer de nos plateformes durant cinq mois. Idem pour les autres plateformes", déplore Hélène Etzi.

"Ensemble nous avons réussi à négocier un compromis à deux mois. Cette chronologie est revue tous les trois ans. Les prochaines discussions débuteront en 2024".

Pour rappel, les chaînes et les plateformes qui apportent le plus de fonds pour la création (Canal+ et OCS) ont la possibilité de diffuser un contenu projeté 6 mois auparavant au cinéma, alors que les autres plateformes doivent attendre plus long temps (15 mois pour Netflix, 17 mois pour Amazon Prime et Disney + et enfin 22 mois pour les chaînes de télévision gratuites).

Comme Netflix qui, à l'image de la série Squid Game, adapte ses productions en jeux vidéo, Disney Plus a vocation à se diversifier. "Les jeux vidéo représentent la part la plus importante. Nous sommes en croissance avec le nombre de licences vendues à nos partenaires comme Play Station ou Nintendo. Star Wars ou les Marvel restent les grands succès incontournables", conclut-elle.

Willem Gay