Tech&Co
Réseaux sociaux

"Incompréhensible": des députés alertent sur le retour des publicités de chirurgie esthétique faites par des influenceurs

placeholder video
Arthur Delaporte et Stéphane Vojetta, à l'origine de la loi qui encadre le secteur de l'influence, s'inquiètent de la hausse du nombre de publications d'influenceurs faisant la promotion de la chirurgie esthétique. Une pratique pourtant interdite.

Des publicités qui déplaisent. Dans un message partagé sur X (ex-Twitter) ce mardi 7 janvier, le député PS Arthur Delaporte alerte sur une recrudescence des publications et des vidéos faisant la promotion de la chirurgie esthétique.

"Après une relative accalmie, le retour des promotions de chirurgie esthétique par des influenceurs peu scrupuleux. C'est totalement illégal", rappelle-t-il. "Avec Stéphane Vojetta [député Renaissance, ndlr], nous demandons au gouvernement de faire appliquer la loi."

Un retour de la publicité illégale

En effet, le 9 juin 2023, le Parlement a adopté à l'unanimité une loi visant à encadrer le secteur des influenceurs. Cette loi, portée par Arthur Delaporte, a créé de nouvelles interdictions et obligations pour les influenceurs et en rappelle certaines parfois contournées. Elle prohibe notamment la promotion de certaines pratiques, comme la chirurgie esthétique et l'abstention thérapeutique, et interdit ou encadre fortement la promotion de plusieurs dispositifs médicaux.

Or, malgré cette loi, plusieurs stars du net continuent à faire de la publicité illégale pour la chirurgie esthétique. Selon Le Parisien, au moins une vingtaine d'influenceurs continuent de s'y adonner. Parmi eux, Nabilla, suivie par 9 millions d'abonnés, Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events ou encore Maeva Ghennam.

Certains remercient un médecin pour une injection de botox ou posent dans un cabinet médical spécialisé dans le blanchiment des dents ou dans le raffermissement de la peau. D'autres se contentent de mentionner le nom d’une clinique dans une story.

Renforcer les moyens de la DGCCRF

"Il est incompréhensible qu'après une relative accalmie les influenceurs recommencent ce type de promotion en affichant un sentiment d'impunité", insistent Arthur Delaporte et Stéphane Vojetta dans une lettre à déstination du gouvernement.

"Il est urgent de renforcer les moyens alloués à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) afin que celle-ci puisse enquêter et sanctionner en temps réel les infractions constatables par tous", ajoutent-ils. "Il est également nécessaire de rappeler aux différentes plateformes leur rôle de modération."

Pour rappel, neuf mois après son adoption, l'administration en charge de la répression des fraudes a contrôlé 212 influenceurs en 2023, contre 94 en 2022. 96 d'entre eux étaient en "situation d'anomalie" et ont écopé, sous diverses formes, d'un rappel à la loi.

Salomé Ferraris