"La démocratie, ce n'est pas ça": Thierry Breton critique Elon Musk et son jeu concours d'un million de dollars

S'il n'est plus aux affaires, Thierry Breton garde encore la dent dure contre Elon Musk. Alors que le Français a finalement été évincé de la nouvelle Commission européenne, après un mandat en charge du numérique, il est revenu sur la dernière de trouvaille du milliardaire américain.
Ce dernier a décidé d'offrir un million de dollars par jour à une personne qui aura signé sa pétition visant à défendre les deux premiers amendements à la Constitution américaine, garantissant liberté d'expression et droit à porter des armes.
Une manière d'offrir un peu plus de visibilité au candidat Donald Trump qu'il soutient depuis plusieurs mois, en récoltant des centaines de milliers de numéros de téléphone dans les sept Etats clés, susceptibles de faire basculer l'élection.
"On est dans les 14 derniers jours de campagne. Donc on peut s'attendre à tout" grince Thierry Breton, dimanche sur LCI. "Voilà, on n'est pas habitué à cela et ce n'est pas plus mal qu'on ne soit pas habitué à cela, nous en Europe"
Et de trancher: "la démocratie, ce n'est pas ça".
L'ex-commissaire européen, qui a joué les bêtes noires de Musk, au point de se faire insulter publiquement, se veut néanmoins confiant sur l'avenir de la plateforme X, visée par une enquête de Bruxelles sur les défaillances de sa modération.
"X est régulé" assure-t-il. "Et c'est une première mondiale. Il (Elon Musk, ndlr) le sait très bien du reste, car on s'est très souvent expliqué sur cette question" explique Thierry Breton qui salue les équipes qui ont pris son rôle.
"Je ne doute pas (…) qu'ils n'auront pas la main qui tremble" si l'Europe devait sanctionner X, assure Thierry Breton.
La Commission européenne a annoncé le 18 décembre 2023 l'ouverture d'une "enquête formelle" visant le réseau social X (Twitter) pour des manquements présumés aux règles européennes en matière de modération des contenus et de transparence. Il s'agit de la première procédure "formelle" dans le cadre de la nouvelle législation européenne sur les services numériques (DSA).