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Données personnelles

Législatives: pourquoi vous allez peut-être recevoir des SMS des candidats

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À quelques jours du premier tour des législatives, les SMS commencent à être envoyés aux électeurs par les candidats. Avec, comme souvent, la question de la provenance de la base de données.

Fin de campagne oblige, les candidats aux élections législatives anticipées sortent leurs derniers atouts. Depuis quelques heures, des internautes témoignent sur les réseaux sociaux de la réception de SMS de divers candidats. Notamment des candidats LFI/Nouveau Front populaire ou du Rassemblement national.

D'après les captures d'écran, ces SMS ont un point en commun: ils sont associés au nom "Selfcontact". Et pour cause, il s'agit du leader du secteur de l'envoi de SMS électoraux en France. L'entreprise a travaillé pour les équipes d'Emmanuel Macron en 2017 ou de Marine Le Pen, mais aussi Jean-Luc Mélenchon et Valérie Pécresse en 2022, expliquait Laurent Delwalle, patron de Selfcontact, à Tech&Co, lors de la campagne des européennes.

Pour les élections plus locales comme les législatives, l'entreprise peut personnaliser davantage les messages, en précisant à chaque fois le candidat ou la candidate dans la circonscription de l'électeur. Une possibilité liée aux données dont dispose Selfcontact. Auprès de Tech&Co, elle expliquait posséder 30 millions de numéros de téléphones, associés à des nom, prénom et surtout l'adresse postale de chaque électeur. C'est bien ce dernier élément qui permet d'associer chaque personne visée à un bureau de vote.

10 à 33 centimes

Pour les partis, ces envois de SMS ont un coût non négligeable: Selfcontact expliquait que chaque message envoyé pouvait être facturé entre 10 et 33 centimes, selon sa longueur. Des opérations qui peuvent donc rapidement se chiffrer en centaines de milliers d'euros pour les partis politiques.

Pour obtenir les précieuses données, Selfcontact précise travailler avec des entreprises partenaires, comme des sites de vente en ligne ou de jeux concours, qui affichent des cases à cocher pour effectuer un achat ou participer à un concours. Ce qui implique, pour l'internaute, le partage de ses informations privées avec des partenaires.

Autant de données qu'il est très long de collecter, et qui peuvent parfois être erronées ou caduques. D'où les remarques de certains internautes ayant reçu un SMS ne correspondant pas à leur circonscription.

En théorie, les internautes ayant partagé leurs données doivent explicitement donner leur consentement afin d'être contactés par un parti politique. Un consentement bel et bien obtenu par tous les partenaires, assurait Selfcontact, qui ajoutait avoir récemment été contrôlé par la Cnil.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co