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Anti-censure et anti-woke: Trump met un opposant aux géants de la tech à la tête de l'Autorité de la concurrence

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Le président américain élu souhaite nommer Andrew Ferguson à la tête de la Federal Trade Commission (FTC). L'homme défend fermement une ligne anti-censure sur les réseaux sociaux.

Il sera peut-être la bête noire des géants de la tech. Donald Trump a annoncé ce 10 décembre la future nomination d'Andrew Ferguson à la tête de la Federal Trade Commission (FTC), l'instance américaine en charge des consommateurs et de la concurrence. L'homme est connu pour être un farouche défenseur de la liberté d'expression absolue.

"Un opposant à la censure"

"J'ai le plaisir de nommer Andrew Ferguson à la tête de la FTC. Andrew a fait ses preuves en s'opposant à la censure des géants de la tech et en protégeant la liberté d'expression dans notre grand pays", se réjouit le président élu Donald Trump sur Truth Social.

Andrew Ferguson est un membre du parti républicain qui était auparavant avocat spécialisé dans les dossiers liés à la concurrence. En avril 2024, il est nommé pour siéger à la Commission de la FTC. Son engagement contre la censure sur les réseaux sociaux fait écho à une mesure à laquelle beaucoup de républicains sont attachés. Ces derniers, à l'instar d'Elon Musk, revendiquent "une liberté d'expression absolue".

Dès l'accession de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, il prendra ses nouvelles fonctions au sein de la FTC. Sur X, il écrit :

"À la FTC, nous mettrons fin à la vendetta des grandes entreprises technologiques contre la concurrence et la liberté d'expression. Nous ferons en sorte que l'Amérique soit le leader technologique mondial et le meilleur endroit où les innovateurs puissent donner vie à de nouvelles idées."

"Protéger la liberté d'expression et lutter contre le wokisme"

Andrew Ferguson héritera de plusieurs projets entamés par sa prédécesseure, la démocrate Lina Khan. La FTC pilote notamment des dossiers judiciaires contre Amazon, Apple et Meta, accusés de détenir et d'abuser de leur monopole.

Le futur président de la FTC profitera de sa nouvelle position pour s'en prendre à la "censure" des réseaux sociaux américains comme Facebook. Cette démarche pourrait engendrer une nouvelle prolifération de fake news et de théories du complot.

Le média américain Punchbowl News a réussi à se procurer la présentation d'Andrew Ferguson pour le poste. Dans celle-ci, il s'engageait à "demander des comptes aux grandes entreprises technologiques et à mettre fin à la censure". L'homme va même plus loin en disant vouloir "protéger la liberté d'expression et lutter contre le wokisme" ainsi que "lutter contre l'agenda trans".

On sent comme un parfum de revanche pour Donald Trump. Certains contenus du président étaient autrefois censurés sur Facebook car caractérisés comme étant de la "désinformation". C'était par exemple le cas d'une vidéo de 2020, où le président expliquait que les enfants étaient quasiment immunisés au Covid-19. En 2021, suite à l'assaut du Capitole, Donald Trump a fini par être banni de Facebook.

Mais dans le contexte actuel, Meta cherche à tout prix à reconquérir le cœur du futur président. Nick Clegg, le porte-parole de Meta, faisait la semaine dernière son mea culpa auprès de Trump, reconnaissant une modération "un peu exagérée".

Théotim Raguet avec AFP