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Richard Orlinski: "Ma force aujourd’hui, c’est d’être libre et de pouvoir me réinventer"

Depuis 2015, Richard Orlinski est l’artiste contemporain français le plus vendu dans le monde. Sculptures en résine, en marbre, en inox et même en or, couleurs vives et franc parlé, il s’est penché sur sa vie d'artiste et sur ses émotions dans Le Grand entretien dans l'émission Les pionniers chez Fred Mazzella. Rétrospective d’un artiste au parcours inspirant.

Celui que l’on surnomme "l’artiste le plus copié du monde" n’est pas arrivé là par hasard.

"Je me suis rendu compte qu’on ne m’attendait pas les bras ouverts dans ce métier. J’ai donc choisi de prendre des chemins de traverse, de trouver des subterfuges", affirme Richard Orlinski.

Invité des Pionniers chez Fred Mazzella sur BFM Business le 27 janvier, l'artiste est revenu sur sa carrière. Hésitations, parcours de vie, expériences et rencontres, Richard Orlinski a toujours considéré l’art comme une notion universelle où faire ses preuves et entreprendre sont vitales pour réussir.

Si sa carrière semble aujourd’hui toute tracée, Richard Orlinski n’a pas toujours connu le succès. Une mentalité d’entrepreneur et une vision très réaliste, c’est sans grande conviction qu’il enchaine les jobs. De coursier à agent immobilier en passant par une licence de gestion, il tente de trouver sa voie. Mais loin d’être passionné, il décide de changer de vie et d’assouvir ses désirs artistiques.

"J’avais l’impression de mener une existence vide de sens et même si je gagnais bien ma vie que j’avais un beau costume, une belle famille, une belle voiture. J’étais triste, mal dans ma peau. Je me suis dit: allez, prends le risque, et c'est ce que j'ai fait," confesse Richard Orlinski.

En 2004, Richard Orlinski débute donc une nouvelle carrière artistique avec sa première œuvre le célèbre crocodile en résine rouge. Il va alors à la rencontre d’une galerie parisienne où on lui propose, certes de l’exposer, mais à la condition de faire signer l’œuvre par un artiste déjà connu. Il refuse. Selon lui "Il faut donner l’impression à la personne en face que c’est lui qui a besoin de vous, et non pas le contraire. Il aurait été dommage de n’utiliser que 10% de mes capacités". Une prise de position forte et le début d’une belle succès story.

Un artiste multiforme et affranchi des codes

L’artiste puise son inspiration à travers la pop culture, les objets du quotidien, le populaire. Rapidement, Richard Orlinski développe de nouvelles sculptures, des animaux, tous symboles de liberté, de puissance et de passion. En résulte des œuvres aux couleurs pop et au style facetté qui feront le tour du monde. Très vite, exposer ses œuvres aux dimensions souvent spectaculaires, dans des lieux insolites et à ciel ouvert devient sa marque de fabrique.

Parmi ses clients, on retrouve notamment Sharon Stone, Justin Bieber ou encore Pharrel williams et en 2021, il est nommé Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres par la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Orlinski est aujourd’hui représenté par plus de 90 galeries à travers le monde mais continue de revendiquer une certaine liberté stylistique et refuse de n’être cantonné qu’à un seul mouvement particulier.

"Ma force aujourd’hui c’est d’être libre et de pouvoir me réinventer. J’ai certes une signature mais je ne suis pas enfermé dans un style précis, tout ce qui m’inspire peut devenir du Orlinski", souligne l'artiste.

Animé par la volonté de démocratiser l’art et le rendre accessible au plus grand nombre, Richard Orlinski s’intéresse à tous les moyens d’expression et ne semble connaître aucune frontière. Preuve en est: sculptures, mais aussi musique (son premier single sorti en 2016, obtient même une certification disque d’or) ou encore un One Man Show à l’Olympia et prochainement un dessin animé. Une vision très large et très actuelle de l’art et du divertissement.

"Je crois profondément au pouvoir de l’art (…) souvent, les gens n’osent pas pousser la porte d’une galerie ou d’un musée, alors je fais en sorte que le musée vienne à eux", s'amuse Richard Orlinski.
Juliette Weiss