
Brough Superior
L'incroyable renaissance française des motos Brough Superior, symboles de l'élégance anglaise
C'est un nom qui donne des envies de vitesse à tous les amateurs de motos. Fondée en 1919 par le pilote George Brough, la marque Brough Superior s’est réinventée ces dernières années sous l’impulsion d’une équipe de passionnés. Ils continuent de faire vivre la riche histoire de la marque tout en lui conférant une vision moderne.
Un joyau de l'industrie automobile britannique
Retour un siècle en arrière. C’est en Angleterre, dans la ville de Nottingham, que George Brough créé sa marque de moto, encouragé par une passion dévorante pour les deux roues. Lors de la période d’entre-deux-guerres, Brough Superior se distingue par ses records et sa production limitée garantissant la qualité des modèles. De 1919 à 1939, environ 3.000 motos sont ainsi mises sur le marché.

Outre cette qualité ayant forgé la renommée de la marque, cette dernière a pu compter sur un ambassadeur de taille: Sir Thomas Edward Lawrence, plus connu sous le nom de Lawrence d’Arabie. Colonel de l’armée britannique, espion, écrivain, archéologue, agent secret mais aussi passionnée de moto comme George Brough, il devient rapidement l’icône de la griffe.
"Pendant 10 ans, il a accumulé plus de 200.000 km avec sept machines", assure Albert Castaigne, directeur général de Brough Superior, chez BFM Business. Malheureusement, c'est aussi au guidon de l'une de ces motos que Thomas Edward Lawrence se tuera sur les routes en 1935. Un accident qui participera au développement des casques de protection dans les années 40 en Angleterre.
Une seconde vie française
Malgré la reconnaissance obtenue, Brough Superior disparaît en 1940. Les usines du constructeur sont réquisitionnées pour l'effort de guerre et il n'y aura pas de reprise de la production après la fin des hostilités. Pendant des décennies, les motos de la marque encore en circulation deviennent des objets de convoitise pour les motards collectionneurs.
C'est finalement en France que Brough Superior va connaître une seconde vie. En 2013, la marque, rachetée par un entrepreneur de Jersey, mandate le Français Thierry Henriette pour présenter un prototype au Salon de Milan. C'est un succès: malgré un délai de trois ans entre les commandes et les livraisons des machines, la demande est au rendez-vous et le carnet d’achat se remplit.
Le modèle SS 100, un emblème de la marque, est la première moto relancée, adaptée aux attentes du 21ème siècle. Véritable bijou technologique, le deux-roues puise dans les liens historiques entre Toulouse et le secteur aéronautique à travers l’intégration d’éléments en lien avec l’aviation, comme l’utilisation de titane dans la fabrication duchâssis ou encore l’usage de quatre disques de freins à l’avant, protégés par un brevet aéronautique. De quoi offrir aux passionnés des motos sportives, "légères et performantes comme à l'époque", dont les matériaux sont sourcés à 80% en France, a précisé Albert Castaigne.
En route vers le futur
Forte d’une grande expérience et d’une solide vocation, la marque continue de se projeter dans l’avenir en s’investissant dans de nombreux projets et collaborations. Encouragée par le succès de la première gamme, Brough Superior réfléchit actuellement à une seconde série de motos en partenariat avec Aston Martin. Elle est aussi en pleine réflexion autour de modèles électriques.

Autant d’initiatives qui devraient participer à faire grandir l’entreprise dont la production cette année pourrait tourner autour de "120 modèles", grâce à un engouement pour les projets spéciaux et une ouverture sur des marchés porteurs comme les États-Unis. Pour assurer cette cadence, la marque "investit dans des machines" et "embauche". "Nous sommes trois fois plus qu'au départ, soit une trentaine de personnes", s'est réjoui Albert Castaigne.
Et pour faire partie des heureux chanceux à conduire des Brough Superior, il faudra compter entre 65.000 euros pour une machine classique et jusqu’à 180.000 euros pour les modèles spéciaux et les collaborations avec Aston Martin.