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Immobilier à Nice: Anthony Borré demande un moratoire sur l'application de la loi Climat et résilience

La ville de Nice.

La ville de Nice. - Christophe SIMON / AFP

Selon un baromètre publié dernièrement, la municipalité affiche la plus forte tension locative en France. Face à cette situation, le premier adjoint à Christian Estrosi établit une liste des solutions pour lutter contre la crise du logement.

"La crise du logement est là": Dans une tribune publiée ce vendredi dans l'Opinion, Anthony Borré demande à l’État un moratoire de deux ans sur "l’application de la loi Climat et résilience, qui exclut du parc locatif les logements qui sont énergétiquement classés F et E à horizons 2025", en raison de la forte tension locative à Nice.

Une crise du logement qualifiée de "bombe sociale" par le premier adjoint au maire de Nice en charge de la sécurité et vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur. Pour l'élu, la promulgation de cette loi exclut "près de 5 millions de logements (soit 40%) du marché locatif (et) pourrait conduire à une catastrophe économique pour les propriétaires et sociale pour les locataires", explique l'élu.

"À l’heure où le gouvernement s’interroge sur la crise politique que nous vivons et la manière de répondre aux préoccupations des classes moyennes, il est incompréhensible que la question logement, bien de première nécessité qui pèse 30% du budget des ménages, ne soit pas au cœur des priorités", s'interroge Anthony Borré.

Des mesures pour lutter contre cette tension locative

Pour résoudre cette crise, outre le moratoire, Anthony Borré attend du gouvernement qu'il propose des "mesures d’urgence fortes et territorialisées", avec la mise en place d'un "plan national d'urgence", menée "par les maires sous le contrôle des préfets".

Il réclame aussi que le gouvernement "engage une politique globalisée du logement qui intervient à la fois sur le parc existant, en aidant les propriétaires à rénover leur logement, qui les incite à louer les logements vacants et soutient la production de logement neuf répondant aux besoins de toutes les strates de la population."

De son côté, il "préconise la création d’un statut unique de propriétaire privé que ce soit dans le neuf ou l’ancien avec un effet d’amortissement accéléré qui permettrait de pérenniser l’offre de logement locatif" pour mettre fin à "la succession des dispositifs" mis en place par les ministres du Logement.

Une nouvelle taxe

Il souhaite que le gouvernement porte en parallèle "une politique forte de lutte contre les logements et fonciers constructibles vacants", avec la mise en place d'une taxe qui reviendrait aux communes et compenserait "la perte de la taxe d’habitation".

Enfin, Anthony Borré estime que cette "politique du logement doit aussi favoriser l’accession à la propriété pour ceux qui le souhaitent.

"Il me semble que le prêt à taux zéro, qui doit absolument être prorogé, ne devrait pas être réservé aux primo-accédants. Lever ce frein, c’est relancer le parcours résidentiel si essentiel à nos concitoyens qui construisent un foyer", affirme l'adjoint à la mairie de Nice.

"Plus de 80 demandes par jour"

Dans un article publié le 29 avril, Capital révélait que Nice est la ville avec la plus forte tension locative en France (3,67 sur 10).

Sur BFM Nice Côte d'Azur jeudi, Benjamin Mondou, président du groupe immobilier Century 21 Lafarge transactions, expliquait que la ville "avait très peu de stock (d'appartement) et une forte demande, du fait que les taux d'intérêt ont augmenté et que les primo-accédants n'arrivent plus à acheter de logements".

Dans les Century 21 niçois, "plus de 80 demandes de locations arrivent par jour" contre "20 à 30" ces derniers mois. Face à cette situation, le groupe a décidé d'arrêter "de publier les annonces."

Thibault Nadal