Pas encore le printemps pour l’immobilier strasbourgeois

La Petite France demeure très prisée - dr
Les choses ne vont pas fort sur les bords du Rhin. Baisse du volume des transactions, nette contraction des prix, l’heure n’est pas précisément à l’optimisme à Strasbourg. « Le premier effet de la crise a été la baisse des prix » témoigne Christian Weibel, agent immobilier franchisé Century 21, qui précise toutefois que celle-ci a été très variable en fonction des secteurs : « on observe une baisse de 10 % dans des zones très demandées comme Schiltigheim, l’Orangerie ou Neudorf. Mais le recul atteint -15 à -18 % dans des quartiers comme Cronenbourg ou Hoenheim ».
Le second effet de la crise a été le recul du nombre d’acheteur et la baisse du nombre de prêts immobiliers accordés. Et Christian Weibel de noter « un retournement du marché ». Si les vendeurs ont « fait » le marché jusqu’en 2006, ce sont les acheteurs qui tirent les ficelles depuis, en négociant plus aprement. Emergent par conséquent deux types de cédants : le vendeur pressé qui vend moins cher que voulu et le vendeur patient qui ne compte pas vendre pour le moment. Autre effet, « les ventes de confort ne sont pas revenues. Les acheteurs qui souhaitaient autrefois acheter plus grand ou plus joli patientent désormais » note Christian Weibel.
Le centre ville demeure attractif
« L’Elipse insulaire », comme nomment les Strasbourgeois l’île sur laquelle se situe le centre historique, tire toutefois son épingle du jeu, à l’instar de quelques quartiers privilégiés. « Aucune transaction ne se fait dans l’épicentre urbain à moins de 2 500-3 000 euros par mètre carré » témoigne Maître Marc Schultz, notaire dans la capitale du Bas-Rhin. Un phénomène qui s’explique par la traditionnelle attractivité qu’exercent les centres-villes, mais également par un phénomène inverse à celui que l’on pouvait observer il y a une dizaine d’année, quand les familles partaient vivre à la campagne. « Les Strasbourgeois reviennent vers le centre en raison du coût des nouvelles réglementations écologiques sur les maisons neuves... » indique ainsi Christian Weibel. Les prix demeurent également élevés dans d’autres quartiers, « notamment ceux proches du siège du Parlement européen, où les prix au mètre carré peuvent flirter avec les 4 000-4 500 euros du mètre carré » précise Maître Schultz.
Reste que les volumes de vente ont fortement chuté, et rien ne garantit que l’année 2010 sera meilleure que les deux années écoulées. « Les volumes de vente ont baissé entre -15 et -20 % » témoigne Maître Schultz. Et de prévenir que si le mois de février s’est révélé « plutôt bon sur les compromis de vente, rien ne garantit que le prochain ne sera pas mauvais ». Un constat partagé par Christian Weibel : « Le marché n’est pas encore en train de remonter... Et cela durera tant que les banquiers ne joueront pas le jeu ».