Logement : Sarkozy préconise-t-il des "remèdes inappropriés" ?

Augmenter les droits à construire, une fausse-bonne solution ? - dr
Plus de droits, pour construire davantage et moins cher ? C’est l’objectif affiché par le chef de l’Etat, annonçant pour ce faire un relèvement des droits à construire de 30 %, afin d’augmenter le foncier et pouvoir construire davantage. La réforme, qui devrait aboutir à un projet de loi en février, passe par une modification du coefficient d’occupation des sols (COS) et des règles de hauteur. Pas si simple, jugent les constructeurs de maisons neuves en diffus de l’UMF...
« Une solution à la marge »
Selon eux, cette mesure qui part d'un bon sentiment, ne règlera pas pour autant les questions liées au coût du foncier : ce « n’est qu’une solution à la marge, car le droit à construire n’est pas identique à la capacité financière de construire, tant pour les professionnels que pour les ménages », explique l’UMF dans un communiqué.
Nicolas Sarkozy a par ailleurs estimé, lors de son intervention télévisée, que « les prix de l'immobilier à l'achat, à la vente, et les prix à la location vont pouvoir baisser » grâce à ce changement de règles. Un constat que tempère encore l’UMF, qui pense que la mesure « conduit mécaniquement à des coûts plus élevés et peut induire un renchérissement du coût du foncier par l’augmentation de ses capacités constructibles ».
Le pouvoir des maires
De son côté, l’opposition PS s’interroge sur la pertinence d’une telle mesure. Car le relèvement des droits à construire serait opposable aux maires pour être efficace, ce qui pourrait déboucher sur des tensions à l’échelle locale. « Ce sont les maires et les présidents de communautés urbaines qui ont le pouvoir de fixer dans des documents d'urbanisme ces coefficients d'occupation des sols et qui peuvent déjà augmenter le coefficient », a tenu à rappeler Martine Aubry.