Logement : Les professionnels partagés sur la réforme Sarkozy

La réforme de Sarkozy dans le logement, des effets avant tout incertains - Fotolia
Les réactions ne se sont pas fait attendre chez les professionnels de l’immobilier. Mais les avis sont très partagés quant à l’efficacité de la réforme. Du côté des constructeurs de l’UCI-FFB, on se « réjouit de la volonté affichée de développer l’offre de logements ». Dominique de Sauza, président du groupe, précise toutefois qu’il est « nécessaire que (…) la valeur totale du terrain ne soit pas supérieur à ce qu’elle était, compte tenu de la capacité à construire supplémentaire ».
UCI-FFB et France terre : Une mesure efficace, sous réserve
Même son de cloche, peu ou prou, au sein du groupe France terre, spécialisé tant dans la gestion de patrimoine que dans la promotion immobilière. Son président, Guy Portmann, estime que la réforme « ne contribuera que très marginalement à la diminution du prix des logements », et ne sera efficace que « sur des terrains non encore construits mais dont le prix a déjà été fixé ». En revanche, l’UCI-FFB comme France terre déplorent que l’effet de rétention des terrains par la récente réforme de la fiscalité des terrains à bâtir ne soit pas pris en compte.
Cafpi : Tout juste suffisant pour répondre aux besoins
Le courtier en crédit immobilier Cafpi opte pour sa part pour la neutralité politique, et souhaite un mélange des propositions de l’UMP et du PS : il s'agirait de cumuler « l’augmentation de 30 % du droit à construire prônée par Nicolas Sarkozy (et) celle du candidat Hollande d’offrir les terrains de l’Etat aux collectivités locales avec l’obligation d’y construire du logement dans les 5 ans ». Philippe Taboret, directeur général adjoint du groupe, estime en revanche que la réforme du droit de l’urbanisme suffira « tout juste à répondre au besoin annuel de nouvelles demandes sans rattraper le retard de près d’1 million de logements en France ».
ERA : Insuffisante et tardive
L’avis est beaucoup plus tranché chez les agents immobiliers d’ERA. François Gagnon, président du réseau d’agences immobilières, juge que la réforme est « insuffisante et arrive trop tard ». La question du manque de foncier disponible est, selon lui, loin d’être réglée : « celui-ci ne va pas augmenter d'un coup de baguette magique » grâce à la réforme. Même chose au sujet de l’effet de la mesure sur une baisse des prix de l’immobilier « à l’achat, à la vente et (…) à la location », un argument avancé par Nicolas Sarkozy. « Penser que l’augmentation de l’offre en surface va faire baisser les prix n'est pas très réaliste », ajoute François Gagnon.
UMF : Hausse mécanique des coûts
Enfin, l’Union des maisons françaises (UMF), qui regroupe les constructeurs de maisons individuelles, pense que le relèvement des droits de construction à 30 % « conduit mécaniquement à des coûts plus élevés et peut induire un renchérissement du coût du foncier par l’augmentation de ses capacités constructibles ».