Hausse des loyers: la colocation reste une solution économique mais l’écart avec un studio se réduit

Avoir une cuisine séparée, un salon, de plus grands espaces... La colocation présente plusieurs avantages, même s'il faut alors partager les pièces communes. En pleine rentrée étudiante, et alors que la recherche d'appartement est un véritable chemin de croix, c'est aussi une solution plus économique.
Mais la colocation n'est pas épargnée par l'explosion des loyers dans les grandes villes. Le prix moyen d'une chambre en colocation augmente de 6,2% cette année. Il s'élève désormais à 476 euros charges incluses, selon une étude réalisée par Locservice.fr, un site d'annonces entre particuliers.
"Nous pouvons y voir un signe que les fortes tensions sur le marché tirent les prix à la hausse, notamment en Île-de-France où la demande continue d’augmenter", explique Ivan Thiébault, data analyste chez Locservice.fr.
L'écart avec un studio se réduit
Malgré cette hausse des prix, la colocation reste une solution plus économique que le studio classique, pour lequel il faudra en moyenne débourser 550 euros, soit 15% plus cher. À noter cependant que cet écart tend à se réduire: il était de 22% l’année dernière et de 27% en 2022.
"Les biens proposés en colocation sont en effet souvent rénovés donc de bon standing, ce qui renforce ce phénomène", souligne Ivan Thiébault.
Si globalement les tarifs augmentent partout, il existe de grandes différences entre les régions. Ainsi à Paris le prix d'une chambre en colocation atteint 744 euros, en hausse de 2,9% par rapport à l'an dernier. En Île-de-France, il faudra compter 593 euros (+ 6,8%). Dans le reste de la France, le tarif est en moyenne de 432 euros (+5,6%).
Paris reste la ville où trouver une chambre en colocation est le plus difficile, selon un ratio entre nombre de candidats et nombre d’offres.
"Nous remarquons que Paris conserve la tête du classement après l’avoir récupérée l’année dernière, ce qui confirme le retour du dynamisme du marché dans la capitale", observe l'étude.
Parmi les villes dans lesquelles le marché est le plus tendu en colocation, on retrouve ensuite La Rochelle, Lyon, Rennes et Metz. À l’inverse, Saint-Etienne est la ville la plus "facile" d'accès pour les candidats à la colocation: on y compte presque 5 fois plus de chambres que de candidats. Elle est suivie par Pau, Le Havre, Nîmes et Poitiers.
41% d'actifs
La colocation est loin d’être un mode de vie exclusivement étudiant: 41 % des candidats sont actifs, 54% sont étudiants et 5% sont retraités ou sans activité. Toutes catégories confondues, les candidats disposent (eux ou leur garant) en moyenne de revenus équivalents à 2.032 euros mensuels et leur âge moyen est de 28 ans. 74% ont moins de 30 ans et 8% plus de 50 ans.
L'âge est d'ailleurs un critère déterminant dans le choix d'un colocataire. 22% des candidats déclarent rechercher des profils de moins de 30 ans, et seuls 30% des candidats acceptent des profils ayant plus de 50 ans.
Certains critères de sélection se révèlent plus importants que d’autres: ainsi les animaux sont refusés dans 15% des cas et les fumeurs dans 24% des cas. Mais seuls 7% exigent d’être entre étudiants, 1% entre couples, 1% dans une colocation avec enfants (notamment pour les familles monoparentales).
Enfin, bien que la majorité (86%) des recherches soit mixte, les femmes sont plus nombreuses à rechercher des colocations du même sexe: 24% des femmes ciblent uniquement des colocations entre femmes, alors que seuls 3% des hommes exigent une colocation entièrement masculine.
Méthodologie: étude réalisée à partir des données de Locservice.fr, à partir d’un échantillon d’environ 8.000 offres et demandes de colocation déposées sur le site sur les 12 derniers mois.