Le gouvernement espagnol demande à Airbnb de retirer de son site plus de 65.000 annonces de logements

La plateforme internet de location de logements Airbnb a été condamnée mardi à payer plus de 8,6 millions d'euros à la communauté de communes de l'île d'Oléron (Charente-Maritime) pour des manquements relatifs à la taxe de séjour - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP
Le gouvernement espagnol a demandé à Airbnb de retirer plus de 65.000 annonces d'hébergements touristiques publiées sur sa plateforme, estimant qu'elles violaient la loi sur la publicité de ce type de logement, a annoncé le ministère de la Consommation.
Le ministère enjoint à "la filiale de cette multinationale en Irlande d'éliminer un total de 65.935 annonces considérées comme illégales", a indiqué la Direction générale de la Consommation (DGC) dans un communiqué.
Ces derniers mois, la DGC a envoyé trois signalements à Airbnb lui indiquant qu'elle devait désactiver ces quelque 65.000 annonces qui concernent des logements entiers dans plusieurs régions espagnoles. Ces annonces, selon le ministère de la Consommation, relèvent de l'illégalité dans la mesure où elles ne mentionnent pas le numéro de licence du logement, ou ne précisent pas la nature juridique des bailleurs (propriétaire public ou privé), comme l'exige la loi.
L'entreprise a décidé de faire un recours devant la justice, mais une décision récente du Tribunal supérieur de Justice de Madrid a tranché en faveur du ministère, réclamant à son tour à Airbnb de "retirer immédiatement 5.800 annonces d'hébergement touristique", soit "une première série" de logements concernés selon le ministère.
"En finir avec la pagaille"
Après cette première décision favorable, le ministère a accentué la pression pour tenter d'en "finir avec la pagaille et l'illégalité généralisée des hébergements touristiques, afin de favoriser l'accès au logement et protéger les droits des consommateurs", poursuit le communiqué de la DGC.
Comme elle ne respectait pas ces différentes demandes de mise en conformité, le gouvernement espagnol a ouvert en décembre une procédure administrative visant Airbnb.
D'autres organismes de mise en location de logements touristiques font également l'objet de procédures similaires. Les critiques visant les organismes de gestion des hébergements touristiques se sont multipliées ces derniers mois en Espagne, deuxième destination touristique mondiale après la France. Ils sont accusés de nourrir l'escalade des prix des loyers dans les grandes villes et de réduire la quantité de logements disponibles pour les habitants.
Pour tenter d'apaiser la colère des Barcelonais, la mairie de la ville du nord-est du pays a annoncé l'an passé son intention de mettre fin aux licences de près de 10.000 appartements touristiques dans la ville d'ici fin 2028. A Malaga, dans le sud de l'Espagne, la municipalité a interdit les nouvelles locations saisonnières de vacances dans 43 quartiers de la ville.