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"Il va falloir remettre tout ça en place": le secteur du bâtiment attend du nouveau gouvernement qu'il relance la rénovation énergétique

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Pour faire des économies budgétaires, le gouvernement démissionnaire a décidé de réserver les subventions MaPrimeRénov' pour des rénovations globales aux logements qui consomment le plus d'énergie. Les barèmes d'aides sont en outre moins généreux.

Remonté contre les dernières modifications des aides MaPrimeRénov', le président de la Fédération française du bâtiment (FFB) a appelé mercredi à ce que le futur gouvernement "remette en place" un "système puissant et stable" de rénovation énergétique des logements, qu'il estime largement raboté. Pour faire des économies budgétaires, le gouvernement démissionnaire a décidé de réserver, à partir du 30 septembre, les subventions MaPrimeRénov' dédiées à des rénovations globales aux logements qui consomment le plus d'énergie. Les barèmes d'aides sont en outre moins généreux.

In extremis avant sa chute, le gouvernement a aussi publié mardi un décret qui exclut, à partir de 2026, l'isolation des murs et l'installation de chaudières biomasse (bois et granulés) de la liste des travaux éligibles à "MaPrimeRénov' par geste", qui subventionne les travaux de rénovation réalisés de façon isolée. Olivier Salleron, président de la FFB, a jugé mercredi que le dispositif MaPrimeRénov', déjà "totalement instable", avait "encore pris une gifle il y a quelques jours".

"Il va falloir remettre tout ça en place, j'espère que le nouveau gouvernement le fera", a-t-il ajouté, considérant que "si ce n'est pas possible de revenir" sur les derniers décrets de modification de MaPrimeRénov', "il va falloir dire la vérité aux Français, dire que la rénovation énergétique dans ce pays n'est plus d'actualité".

Une activité du bâtiment en baisse de 3,4% en 2025

L'activité de la rénovation énergétique des logements a baissé de 1,4% au premier semestre par rapport à la même période de 2024, selon la FFB, qui s'attend à un repli de 0,8% de l'activité de la branche amélioration et entretien en 2025. "Une grosse déception", pour Olivier Salleron:

"On pensait que (la rénovation énergétique) allait croître chaque année avec les objectifs de décarbonation de la France, de sortie des énergies fossiles, du renouvelable, etc. Et bien c'est une catastrophe".

Au global, la FFB prévoit une baisse de l'activité du bâtiment en 2025 de 3,4%, toujours plombée par la crise du logement neuf, et s'attend à la disparition de 30.000 emplois sur l'année. "L'instabilité gouvernementale va encore coûter cher", a prévenu Olivier Salleron, qui souhaite voir "des personnes au niveau et au courant des dossiers" rester au gouvernement, notamment la ministre démissionnaire chargée du Logement Valérie Létard, dont il a salué l'action.

OC avec AFP