Avec la baisse des taux, le pouvoir d'achat des acquéreurs a progressé de 5% depuis janvier

Bonne nouvelle si vous souhaitez acheter une maison ou appartement. Le pouvoir d'achat des acquéreurs progresse de 5% en moyenne en six mois, selon une étude du courtier Empruntis. Il revient ainsi quasiment au même niveau qu'il y a un an.
Pour une mensualité de 800 euros hors assurance, les ménages retrouvent une capacité d'emprunt sur 20 ans de 134.000 euros (contre 128.000 en décembre 2023), selon les estimations d'Empruntis.
Cette éclaircie est due à la baisse des taux observée depuis six mois. Après avoir atteint un pic à près de 4,5%, ils baissent tous les mois depuis janvier. En juin 2024, ils descendent à 3,8% sur 20 ans et à 3,95% sur 25 ans.
Ce gain de pouvoir d'achat ne compense évidemment pas la baisse subie depuis 2022, mais les emprunteurs peuvent bénéficier de marges de négociations lorsqu'il y a de la concurence entre les banques. Certains profils pourront ainsi réussir à faire davantage baisser leur taux.
"Les banques réalisent aujourd’hui des décotes sur les dossiers qu’elles souhaitent capter et qui peuvent être significatives: 3,6% ou 3,7% sur 25 ans vs 3,95% au barème par exemple", assure Empruntis.
Les primo-accédants peuvent également profiter de certains avantages, avec des prêts "de 15.000 à 25.000 euros, à taux zéro ou inférieur au prêt long, avec des critères d’éligibilité parfois différents", précise l'étude. On note d'ailleurs un retour des jeunes parmi les emprunteurs, avec la proportion des moins de 30 ans qui passe de 25 à 28% entre 2023 et 2024.
Des incertitudes en vue des législatives
Les restrictions au crédit restent toutefois un caillou dans la chaussure des emprunteurs les plus aisés. En effet, les règles du Haut Conseil de stabilité financière limitent le taux d'endettement à 35% (assurance incluse) et la durée à 25 ans (et à 27 ans en cas de rénovation ou d’achat dans le neuf).
Ainsi pour les emprunteurs qui ont les moyens, Empruntis plaide pour une prise en compte du reste à vivre. Le courtier en crédits et assurances note toutefois que des marges de manoeuvres existent afin d'obtenir une dérogation.
Malgré cette hausse du pouvoir d'achat, un événement majeur a plongé le secteur dans l'attentisme. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, le marché de l'immobilier est au point mort.
Il faudra attendre les résultats des élections législatives à venir pour savoir si la baisse des taux se poursuivra. Enfin, si un nouveau gouvernement entre en fonction, il pourrait décider de nouvelles orientations pour la politique du logement.