Ces chantiers immobiliers à l'arrêt à cause des pénuries de bois, d'acier et de zinc

La forte demande mondiale en matières premières allonge les délais des chantiers. Les professionnels du BTP doivent aussi faire face à des hausses de prix et à un risque de pénalités de retard.

Près de Nantes, le chantier d’une résidence est pratiquement à l’arrêt. La charpente devait pourtant être montée cette semaine. Mais le bois n’a pas été livré à temps, ce qui va entraîner un retard du chantier de deux à trois semaines. Les délais de livraison dans le BTP sont en effet de plus en plus incertains.

"Nous avons des gros doutes sur ces livraisons, car nos fournisseurs ne savent plus aujourd’hui nous donner des dates réalistes quant à la livraison de ces charpentes", explique Anthony Merriere, chargé d’exploitation chez André BTP.

Les entreprises du BTP doivent en parallèle faire à face à une flambée des prix, de +20% à 25% pour le bois de charpente par exemple. Une hausse due à la très forte demande mondiale. L’acier, indispensable pour le béton armé, est aussi très touché.

Un risque de pénalités de retard

Une inquiétude partagée par Thomas Leroux, à la tête d’une entreprise de BTP dans le Val d’Oise. Son entrepôt de zinc et d’acier est moitié moins fourni que les autres années. Ses chantiers actuels ont été chiffrés il y a un an, mais il n’avait pas anticipé une telle envolée des prix. "Nos achats, c'est un tiers de notre prix de vente. Si vous mettez 20% de hausse sur votre tiers de prix de vente, je pense que vous avez mangé la marge de l’entreprise. Donc psychologiquement, vous attaquez un chantier tout en sachant que vous n’allez rien gagner, voire peut-être même que vous allez perdre".

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Enfin, les patrons de BTP craignent aussi d’écoper des pénalités de retard de la part des promoteurs s’ils ne parviennent pas à terminer leurs chantiers à temps en raison de ces pénuries.

Reportage de Laura Champion, Pierre-Emmanuel Becet et Virginie Cooke

BFM Immo