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Projet Hermitage : Les plus hautes tours de France ne verront pas le jour à La Défense

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Le conseil d'administration de Paris La Défense a retoqué le projet, estimant notamment que les "garanties financières et techniques fournies par le porteur de projet" n'étaient pas suffisantes.

Le conseil d'administration de l'établissement public local Paris La Défense a annoncé lundi avoir décidé de ne pas approuver les promesses de vente avec la société Hermitage pour son projet de tours jumelles dans le centre d'affaires.

Le protocole transactionnel, établi à l'issue d'une procédure de médiation menée sous l'égide du tribunal judiciaire de Nanterre, donnait jusqu'au 31 décembre au promoteur russe à l'origine du projet, Emin Iskenderov, pour faire signer les promesses de vente.

Après s'être réuni le 28 décembre, le conseil d'administration de Paris La Défense a estimé que la situation ne permettait pas de conclure une transaction "dans des conditions acceptables pour l'établissement public, eu égard notamment à l'absence de garanties financières et techniques fournies par le porteur de projet", a-t-il expliqué dans un communiqué.

Deux gratte-ciel de 320 mètres de haut

Le projet, nommé "Hermitage Plaza", consistait en la construction de deux gratte-ciel de 320 mètres de haut avec des résidences de luxe, des bureaux, des hôtels et des commerces, en lieu et place d'immeubles de logements construits en 1974. Ces tours auraient été les plus hautes de France. C'est la tour First, également à La Défense, qui détient pour l'instant ce record (avec 231 mètres de haut), selon les données du Council on tall buildings and urban habitat (CTBUH). Mais d'ici 2024, ce record va être battu avec la tour Link (244 mètres de haut), dont le chantier a commencé, toujours dans le même quartier d'affaires de la région parisienne.

Le projet Hermitage devait être livré d'ici aux Jeux olympiques de 2024 à Paris. Mais, depuis 2007 et la signature d'une promesse de vente entre le bailleur social Logis Transports, propriétaire des murs, et la société Hermitage, l'opération fait l'objet d'une bataille judiciaire avec des habitants de l'immeuble existant, qui refusent de laisser leur logement.

Le projet, évalué à 2,8 milliards d'euros, laissait aussi certains observateurs perplexes. A l'image de l'ancien patron de Paris La Défense Patrick Devedjian, décédé en mars 2020, qui avait émis en juin 2018 dans un entretien aux Echos "de sérieux doutes sur la capacité du groupe à financer et réaliser un projet aussi ambitieux".

JLD avec AFP