Les faillites d'agences immobilières ont doublé en seulement un an

"A la fin du 1er semestre 2024, la situation du marché immobilier demeure extrêmement préoccupante". La Fnaim a réalisé un point sur le marché immobilier et il n'est guère reluisant. Les ventes sont en chute de 23% à fin mars sur 12 mois glissants (d'avril 2023 à mars 2024) avec 822.000 actes signés. Pour rappel, le chiffre était de 896.000 ventes sur 12 mois en décembre 2023.
"On note, toutefois, un ralentissement de la baisse ; un plancher pourrait être atteint cette année avec 800.000 transactions", tente de tempérer la Fnaim. Ce qui serait donc la 3ème année consécutive de baisse des volumes.
Les prix, eux aussi, baissent. En un an, les prix, en moyenne nationale, ont perdu 3,8%. Il s’agit de la plus forte chute depuis 15 ans. Amorcée dans les grandes villes, elle s’est progressivement étendue à l’ensemble du territoire. En fonction de l’évolution des taux d’intérêt, la baisse pourrait osciller entre -5 et - 7% en 2024.
Des défaillances toujours plus nombreuses
La production de crédits dans l'ancien continue de baisser. Elle a chuté de mai 2022 (26,6 milliards d'euros) à mars 2024 (8,7 milliards d'euros): une division par 3 en 2 ans. Mais les taux sont en voie de stabilisation. Après avoir perdu 15% en 2 ans, le pouvoir d’achat immobilier pourrait regagner 8% en 2024, grâce à la baisse des prix conjuguée à l’augmentation des revenus. "Nos hypothèses pour la hausse du pouvoir d’achat en 2024: baisse de prix de 5%, hausse des revenus de 3% et stabilisation des taux"
Conséquence de tous ces facteurs, les défaillances au sein des réseaux immobiliers n'ont jamais été aussi nombreuses. Ainsi, sur les douze derniers mois, une agence immobilière sur 24. Entre mai 2023 et avril 2024, 1.120 agences ont fait faillite, soit plus de deux fois plus (+114%) en un an. Et un administrateur de biens sur 110 ont fait faillite. Ce qui représente des hausses respectives de 112% et 35%. Le nombre de défaillances devrait dépasser le record de 1.385 atteint en juillet 2009, en pleine crise.
"La hausse des défaillances est principalement imputable à la hausse soudaine des taux d’intérêt, au remboursement des PGE (prêts garantis par l'Etat, NDLR) et au remboursement des URSSAF", précise la Fnaim qui ajoute qu'elle maintient sa prévision de 1.400 défaillances en 2024.