Retour de l'ISF: pour l'ex-conseiller social de Sarkozy, le gouvernement "aura du mal à y échapper"

"Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d'une manière ou d'une autre", estime Raymond Soubie, président du groupe de conseil en stratégie sociale Alixio. - AFP
Raymond Soubie sur la même longueur d'onde que Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT? Interrogé par Les Échos sur la situation sociale du pays, l'ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy à l'Élysée estime que la crise économique qui s'annonce suppose un effort spécifique de la part des plus riches des Français.
Selon lui, le gouvernement devrait "revenir sur des réformes du début du quinquennat", notamment, l'ISF. "Le pouvoir politique aura du mal à y échapper d'une manière ou d'une autre", estime Raymond Soubie, président du groupe de conseil en stratégie sociale Alixio.
"Si des gens perdent leur emploi, si l'on demande des sacrifices à des salariés pour préserver le leur, il sera difficile de ne pas prendre des mesures de solidarité de ce type", estime Raymond Soubie.
Pas d'augmentation des impôts répond Bercy
Début avril, sur France Info, Laurent Berger avait déjà soulevé la question. "La participation des plus riches, par le biais de l'ISF ou d'un autre dispositif fiscal, elle est posée", avait déclaré le numéro un de la CFDT. Selon lui, la crise sanitaire pose la question de la participation des "plus riches" à "l'effort collectif".
Pour le gouvernement, cette option n'est pas envisageable. En réponse à Laurent Berger, Gérald Darmanin, ministre des Comptes publics, avait déclaré "attention aux fausses bonnes solutions qui par le passé ont contribué à creuser le chômage et à casser la confiance".
Ce lundi matin, sur BFM Business, Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a également confirmé que la reprise ne se fera pas en augmentant les impôts, ISF compris.
"Ne renouvelons pas les erreurs qui ont été commises dans le passé, celles qui consistent à augmenter massivement les taxes et les impôts en sortie de crise, ça ne marche pas et ça ralentit la croissance", a déclaré le ministre de l'Economie.
