« Notre stratégie repose sur le service fourni aux clients »

Comment la hausse des prix de l’énergie impacte-t-elle l’industrie plastique et du caoutchouc ?
Jean-Pierre Ventura : Le manque de visibilité concernant la fourniture d’énergie est l’une des principales inconnues qui impacte le secteur aujourd’hui. Au point que certains de nos fournisseurs réfléchissent à une fermeture temporaire de leurs usines, ne pouvant se permettre de payer l’énergie à son coût actuel.
Quelle stratégie applique Biesterfeld France ?
Christophe Cario : Elle repose sur le service fourni aux clients. Dans ce monde instable, ces derniers doivent pouvoir disposer d’une forte visibilité sur les produits qui leur sont dédiés. Aujourd’hui, certains transformateurs passent commande dans l’urgence, dans des quantités supérieures à leurs besoins du moment, car ils craignent des ruptures d’approvisionnement. Notre stratégie repose donc sur une proximité de tous les instants avec nos clients, notamment via nos plateformes logistiques.
J-P.V : La crise actuelle fait que nous sommes passés d’un marché court à un marché long. Dans ce contexte, Biesterfeld a choisi de faire preuve d’agilité tant envers nos fournisseurs qu’envers nos clients qui savent qu’ils peuvent compter sur nous en période d’adversité.
Comment les exigences en matière de développement durable transforment-elles le secteur du plastique et du caoutchouc ?
C.C : Sur le marché français, l’utilisation des pièces à usage unique est en train de disparaître totalement. Si on prend l’exemple des gobelets, le carton a remplacé le plastique. D’une manière générale, cela concerne l’ensemble des produits de commodité. En ce qui concerne les produits techniques, deux filières de recyclage ont vu le jour. Ainsi des poids lourds du marché comme Veolia ou Suez ont monté leurs propres usines de recyclage mécanique des produits qui sont broyés pour en faire des granulats. Ces derniers serviront de base à la création de nouvelles pièces plastiques dont est notamment consommatrice l’industrie automobile. Parallèlement à cela, il existe sur l’estuaire de la Seine, des zones pilotes de recyclage chimique alimentées par la filière zéro émission de carbone, grâce à l’utilisation de l’énergie nucléaire. C’est la grande tendance du moment.
J-P.V : A cela, il faut ajouter la généralisation des labels écologiques. Nos fournisseurs sont en train de sortir des gammes « vertes » ou « éco » pour lesquelles ils s’engagent à remplacer les matières synthétiques par des matières végétales dans le but de réduire l’empreinte carbone.
Comment intégrez-vous ces enjeux au sein de votre entreprise ?
C.C . : A l’échelle mondiale, Biesterfeld se situe autour de la 14e/15e place des plus gros distributeurs de produits chimiques avec 1,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, nous intégrons ces enjeux de développement durable dans le choix de nos partenaires qui doivent, eux-mêmes avoir mis en place une politique RSE. C’est une obligation absolue. Autre exemple de notre engagement : notre entreprise est membre de l’association Clean Sweep qui lutte contre le rejet de granulés dans l’environnement.
J-P.V : Nous avons refusé de travailler avec certains fournisseurs chinois qui refusaient de respecter certaines règles en matière de RSE.
Comment voyez-vous l’année 2023 ?
C.C : Il faut rester positif, même si nous risquons de souffrir en termes de volume et de rentabilité. L’année 2023 se passera bien grâce à notre proximité client et au fait que nous les accompagnons au quotidien. Il faudra tout à la fois nous adapter à leurs besoins tout en continuant à satisfaire nos fournisseurs. Dans cette optique, nous avons aidé certains de nos clients à construire leur budget dans ce contexte économique difficile.
J-P.V : Biesterfeld est une entreprise familiale allemande âgée de plus de 100 ans qui n’est pas soumise aux aléas du marché boursier. Sa stratégie s’inscrit dans le long-terme. Nous sommes là pour durer.
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