Raffineries: la CGT durcit le mouvement social, vers un risque de pénurie de carburant ?

Alors qu'une première raffinerie va être mise à l'arrêt près de Martigues (Bouches-du-Rhône) par ses salariés en grève, un appel à l'arrêt est lancé dans celle de Grandpuits (Seine-et-Marne). Le ministère de la Transition écologique et solidaire affirme que six raffineries sur sept assurent leurs expéditions de carburant normalement.

Le mouvement social de protestation contre le projet de réforme des retraites tend à se durcir dans les raffineries à l'initiative de la CGT Chimie. La raffinerie de Lavéra à Martigues (Bouches-du-Rhône) a commencé à être mise à l’arrêt par ses salariés en grève hier lundi 23 décembre et un appel à l'arrêt des salariés de celle de Grandspuits (Seine-et-Marne), en région parisienne, a été lancé.

"C'est un deuxième niveau. Ils étaient déjà en blocage d'expédition, c'est à dire qu'il n'y avait pas de produits qui sortaient et maintenant, ils arrêtent les installations, ils arrêtent le moteur, comme le font ceux de Lavéra" explique Emmanuel Lépine, secrétaire général de la CGT Chimie sur BFMTV.

Plusieurs jours nécessaires pour arrêter une raffinerie

S'il faut plusieurs jours pour arrêter complètement une raffinerie, cet appel à l'arrêt total d'un deuxième site marque une étape dans le rapport de force que la CGT Chimie veut instaurer pour faire pression sur le gouvernement, en agitant la menace d'une pénurie de carburants dans l'Hexagone.

Le ministère de la Transition écologique et solidaire s'est, de son côté, voulu rassurant : "Toutes les raffineries de France métropolitaine continuent à produire, et six raffineries sur sept assurent leurs expéditions normalement".

Pour le gouvernement, plus généralement "la logistique pétrolière en France est robuste puisqu'elle repose sur un réseau dense de 200 dépôts, reliés aux raffineries par oléoducs, par voie fluviale, maritime ou ferroviaire" qui ajoutent que "seuls 2 dépôts sur 200 connaissent des difficultés temporaires dans leurs expéditions, et tous les autres dépôts assurent normalement leur fourniture de produits vers les stations-services".

Voulant éviter tout mouvement de panique des automobilistes qui se rueraient sur les stations-service, provoquant un début de pénurie par leur précipitation, le ministère rappelle "qu'il n'est pas nécessaire d'effectuer un plein si l'on ne compte pas faire un usage immédiat de son véhicule. Les pleins de précaution ne sont d'aucune utilité compte tenu du fait que les stocks sont à un bon niveau".

Frédéric Bergé